« Koulounisation » de Salim Djaferi au Théâtre de la Bastille – leçon de linguistique au service de l’histoire
Le Théâtre de la Bastille reprend ce printemps un spectacle créé à Bruxelles en 2021, qui a déjà beaucoup tourné en France – au Wet°, dans le Off et dans le cadre du Festival Impatience en 2022, puis à Montreuil, à Châtillon ou à Saint-Ouen. La bonne réputation que Koulounisation a acquise dès ses débuts et le fait que la problématique abordée – la guerre d’Algérie, et plus largement la colonisation – résonne depuis plusieurs endroits de notre actualité saturée expliquent sans doute que les responsables des lieux théâtraux parient sur le fait que leur salle sera pleine. Théâtralement, le spectacle ne repose pas pour autant uniquement sur la performance de Salim Djaferi. D’une simplicité presque provocante au départ, le seul en scène se densifie à tous les niveaux – dramaturgique, scénique, actoral – à mesure qu’il progresse.« La Grande Marée » de Simon Gauchet au Théâtre de la Bastille – expéditions en terres englouties
Le Théâtre de la Bastille accueille la dernière création du jeune metteur en scène breton Simon Gauchet, par ailleurs également acteur et scénographe. La Grand Marée puise l’inspiration dans le mythe de l’Atlantide et propose une expédition dans nos cités englouties, réelles et métaphoriques. Le spectacle prend l’allure d’une expédition symbolique et scénique qui évoque à plusieurs égards celle proposée par les Dramaticules d’après le roman de René Daumal, Le Mont analogue, spectacle créé il y a quelques mois. Mais plus que la dramaturgie onirique que Simon Gauchet s’efforce de bâtir, les qualités de la Grande Marée reposent sur la scénographie et le jeu d’acteur.« Le Nouvel Homme » du collectif De HOE à la Bastille – vingt ans après la répétition
Le Théâtre de la Bastille accueille un spectacle du collectif flamand De HOE, né de la fusion de De KOE – dont le travail était découvert au même endroit il y a quelques années – et de Hof van Eede. Le titre énigmatique, « Le Nouvel Homme », n’annonce pas grand-chose. Mais les origines anversoises des artistes et leur mode d’organisation horizontal garantissent un théâtre qui accorde la première place au jeu. Le terrain choisi pour en déployer les possibles est celui du couple : deux personnes qui se sont aimées se retrouvent à l’aéroport de Rome, vingt ans plus tard. On croirait du Bergman, agrémenté d’un ancrage politique que le réalisateur suédois avait exclu de son champ artistique après son expérience d’enrôlement dans les jeunesses hitlériennes.« Nous revivrons » de Nathalie Béasse au Théâtre de la Bastille – impressions d’impressions tchekhoviennes
Nathalie Béasse est de retour au Théâtre de la Bastille, qui accueille fidèlement ses spectacles depuis plusieurs années. Le dernier en date, Nous revivrons, est une commande de la Comédie de Colmar et du Théâtre national de Strasbourg, avec la complicité du programme 1er acte qui soutient la visibilité des jeunes issus de la diversité sur les plateaux de théâtre. Nathalie Béasse a ainsi travaillé pour la première fois avec deux acteurs et une actrice, et a choisi pour point de départ L’Homme des bois, pièce inachevée de Tchekhov qui contient en germe Oncle Vania, mais aussi Les Trois Sœurs et La Cerisaie. Ce texte n’est qu’un point de départ, comme le signale la locution « d’après », car le travail singulier de la metteuse en scène consiste tout à la fois à effacer le texte, dont ne restent que des bribes, et à le rejoindre par des actions performatives. Le résultat prête à la rêverie autant qu’à la réflexion, sur notre état moral et sur le théâtre.« Rouge décanté » d’après Jeroen Brouwers à la Bastille : nouveau choc esthétique et émotionnel signé Cassiers
Après plus de dix ans de tournée et de reprises régulières, Guy Cassiers présente enfin son Rouge décanté à Paris. Les retrouvailles avec le metteur en scène ont lieu au Théâtre de la Bastille, où le même acteur depuis la création du spectacle reprend le rôle qu’il est capable d’interpréter en plusieurs langues.…
« Mademoiselle Else » d’après Arthur Schnitzler au Théâtre de la Bastille
Mademoiselle Else n’est pas à proprement parler un spectacle des tg STAN, mais celui d’un des fondateurs du collectif, Frank Vercruyssen, accompagné de la jeune Alma Palacios, danseuse de formation. Dans ce premier volet d’un triptyque consacré à la figure de la femme, le comédien flamand s’appuie sur la nouvelle d’Arthur Schnitzler du même titre, qu’il adapte à sa façon, entre incarnation et distance, entremêlant ainsi émotion et rire.…
« Le Naufragé » d’après Thomas Bernhard au Théâtre de la Bastille
Seul en scène, Armel Veilhan incarne sur la petite scène du Théâtre de la Bastille le narrateur du Naufragé. Ce roman de Thomas Bernhard relate la rencontre destructrice du célèbre Glenn Gould par deux pianistes prometteurs, rompus dans leurs ambitions face à son talent incomparable.…
« Les Estivants » de Maxime Gorki au Théâtre de la Bastille
Douze ans après leur premier spectacle en France, les tg STAN reviennent au Théâtre de la Bastille avec leur dernière création, dans le cadre du Festival d’Automne. Le collectif anversois s’empare cette fois de la pièce du russe Maxime Gorki, Les Estivants.…
« La Femme qui tua les poissons » d’après Clarice Lispector au Théâtre de la Bastille
Bruno Bayen a puisé dans la riche et dense Découverte du monde de Clarice Lispector pour monter un spectacle rafraîchissant avec la comédienne Emmanuelle Lafon. Les chroniques hebdomadaires de l’écrivain brésilienne, d’abord publiées dans le Jornal do Brasil, se présentent comme des commentaires détachés sur le monde, mais profondément attachés aux êtres qui l’habitent.…