Catégorie : Festival d’Avignon 2017

« The Great Tamer » de Dimitris Papaioannou à la FabricA – sur la crête du sensible

Parmi les nombreuses manifestations rassemblées pour le Festival d’Avignon, il y en a qui lui sont propres, quoi qu’elles ne le définissent pas. Ce sont ces formes hybrides rassemblées dans la catégorie « Indiscipline », catégorie vaste et un peu malicieuse qui s’extrait des distinctions génériques et mêle le théâtre, la danse et la performance. L’œuvre de l’artiste grec Dimitris Papaioannou, The Great Tamer, créée en mai à Athènes et présentée à la FabricA, fait partie de ces spectacles, comme Espæce l’an passé, ou À mon seul désir de Gaëlle Bourges, qui illustrent la pertinence de cette catégorie transversale, qui déplace les lignes de la perception. À défaut d’un nom d’auteur, d’un titre de texte, la seule indication qui précède la découverte de l’œuvre est la suivante : « certaines scènes du spectacle comportent de la nudité ». Ce qui pourrait passer pour une revendication de modernité se révèle rapidement une nécessité : comment proposer une genèse de l’homme sans en passer par sa nudité première ? La genèse du « grand dompteur » d’images Papaioannou n’est pas biblique, ni historique, mais rêvée, onirique ; une genèse qui se passe du langage et laisse ainsi une part indécidable de subjectivité dans sa lecture – quoiqu’elle paraisse limpide.
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« Ibsen huis » de Simon Stone dans la Cour du Lycée Saint-Joseph – pris au piège

Artiste associé au Théâtre de l’Odéon pour la saison à venir, Simon Stone, récemment découvert en France, présente à la 71ème édition du Festival d’Avignon une vaste œuvre, Ibsen huis. Ce titre étrange, qui unit l’auteur norvégien à Sartre signifie en réalité « La maison d’Ibsen » en néerlandais.…

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« Grensgeval (Borderline) » de Guy Cassiers et Maud Le Pladec au Parc des expositions d’Avignon – une question de regard sur les réfugiés

Grensgeval (Borderline) réunit autour des danseurs du Conservatoire royal d’Anvers et de quatre comédiens deux artistes : Guy Cassiers d’une part, metteur en scène flamand qui vient des arts plastiques et dont l’art se distingue par l’emploi de la vidéo sur scène, et Maud Le Pladec, de l’autre, chorégraphe française.…

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« Les Fils de la terre » mis en scène par Elise Noiraud au Théâtre des Lucioles – la réalité des campagnes sur scène

Dans Les Fils de la terre, Élise Noiraud à adapté au théâtre le documentaire du même titre d’Edouard Bergeon. Ce fils et petit-fils d’agriculteur devenu journaliste a pris la caméra pour rendre compte de la tragédie des paysans aujourd’hui, qui, croulant sous les dettes et subissant la pression de la concurrence internationale, en viennent pour beaucoup à mettre fin à leurs jours.

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« De Meiden » de Genet, mis en scène par Katie Mitchell à l’Autre Scène du Grand Avignon – Madame est desservie

Une femme parmi les nombreux metteurs en scène hommes programmés à Avignon, Katie Mitchell, propose une mise en scène des Bonnes de Genet – dont les trois personnages sont féminins –, à l’Autre Scène du Grand Avignon, à Vedène. Le projet de mettre en scène le texte d’un auteur, de livrer une interprétation d’une pièce de théâtre, est d’une simplicité de plus en plus rare.…

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« Sopro » de Tiago Rodrigues au Cloître des Carmes – hommage au théâtre depuis ses coulisses

Déjà présent au Festival d’Avignon de 2015 avec sa réécriture de l’Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, l’artiste portugais Tiago Rodrigues est réinvité cette édition 2017. Outre un spectacle jeune public, Tristesse et joie dans la vie des girafes, Rodrigues a créé pour le Festival Sopro, « souffle », au Cloître des Carmes.…

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« Memories of Sarajevo » du Birgit Ensemble au Gymnase Paul Giéra – constituer l’histoire en mythe

Depuis Berliner Mauer : Vestiges, leur spectacle de fin d’études au Conservatoire National Supérieur d’Art dramatique, qui avait été présenté en 2015 au TGP de Saint-Denis notamment, Julie Bertin et Jade Herbulot ont été propulsées au plus haut – à savoir le In du Festival d’Avignon. Pour cette 71ème édition, elles se sont en effet vues offerte la possibilité de présenter deux créations, qu’elles ont inscrites dans la continuité de leurs précédents spectacles et qui achèvent un cycle de quatre spectacles appelé Europe, mon amour. Après avoir tenté de penser l’édification de la chute du Mur de Berlin, dans une œuvre mémorable qui mêlait à un immense travail de documentation l’audace scénographique, puis le passage de l’an 2000 dans Pour un prélude, elles poursuivent avec Memories of Sarajevo et Dans les ruines d’Athènes leur réflexion sur l’Europe du XXe siècle.
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