Étiquette : noir

« Baldwin and Buckley at Cambridge » de la compagnie Elevator Repair Service au Gymnase du Lycée Mistral – « Il faut accepter notre histoire »

À côté des spectacles-fleuves de quatre, cinq ou huit heures, le Festival d’Avignon programme une courte forme avec Baldwin and Buckley at Cambridge, de la compagnie new-yorkaise Elevator Repair Service. Le spectacle, parfois joué deux fois par jour, dure une heure, et propose un dispositif scénographique extrêmement simple pour rejouer la confrontation de James Baldwin et William F. Buckley, invités en 1965 à l’Université de Cambridge à débattre autour du sujet suivant : « Le rêve américain n’existe-t-il qu’aux dépens du Noir américain ? ». Rejouer, reperformer, refaire entendre ce débat dont est repris presque chaque mot… toute la question réside précisément dans le verbe choisi.
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« Catarina ou la beauté de tuer des fascistes » de Tiago Rodrigues aux Bouffes du Nord – confronter les extrêmes, au péril du théâtre et de la pensée

Plusieurs spectacles de Tiago Rodrigues animent cette rentrée théâtrale : Dans la mesure de l’impossible aux Ateliers Berthier, Chœur des amants et Catarina ou la beauté de tuer des fascistes aux Bouffes du Nord. Les deux plus récents signalent un tournant politique dans la trajectoire du metteur en scène, jusque-là plutôt préoccupé de littérature (Bovary, The Way She Dies), d’offrir au théâtre son propre reflet (Sopro) ou d’explorer les fragilités du couple (The Way She Dies à nouveau et Chœur des amants). Tiago Rodrigues, nouveau directeur du Festival d'Avignon, semble désormais mettre son écriture et sa science du théâtre au service de sujets d’actualité plus ou moins sensibles : l’action humanitaire et le fascisme. Dans Catarina il aspire certainement à atteindre la complexité et la nuance que ses mises en abyme permettent d’ordinaire, et il donne l’impression d’y parvenir au début de Catarina. Mais il a beau multiplier les renversements, les infinies teintes de gris qui séparent le noir du blanc sont délaissées. Son art théâtral, pourtant brillamment mis en œuvre au début du spectacle, se trouve englouti par des discours extrêmes qui congédient la réflexion.
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« Cowboy » de Delphine de Baere au WET°6 – errance aux frontières de l’absurdie

Delphine de Baere a été invitée dans le cadre du WET°6, festival consacré à la jeune création organisé avec le soutien du CDN de Tours, à présenter sa dernière création, Cowboy. La grande salle de la Pléiade, située en banlieue de Tours, est pleine d’un public dans l’ensemble jeune, frémissant avant le spectacle et franchement enthousiaste au moment des applaudissements. Le spectacle déplace pourtant, et entraîne dans des zones incertaines. Le plateau convoque l’imaginaire du Far West américain, en cohérence avec le titre qui sert de cadre d’appréhension, mais les coordonnées spatio-temporelles dans lequel s’inscrivent les personnages sont troublées pour dresser le portrait d'êtres désœuvrés, qui se racontent des histoires pour faire passer le temps.
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« Blanche » de Catherine Blondeau – éclats d’une identité scindée

Catherine Blondeau, directrice du Grand T de Nantes (maison de la culture de la Loire-Atlantique), a publié au début de cette année son deuxième livre, après un premier roman paru en 2019, Débutants. Le texte, intitulé Blanche, est cette fois inclassable. Il relève plus de l’autobiographie que de la fiction, mais une autobiographie séquencée en courts chapitres, si courts qu’ils ressemblent à des fragments, des éclats, grâce auxquels l'autrice s'efforce de retracer le parcours biographique et intellectuel qui l'a amenée à prendre conscience du fait qu’elle était blanche.
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« Le Relèvement de l’Occident : Blancrougenoir » de la Compagnie De KOE – pied de nez à trois mains

Il y a deux ans, la compagnie flamande De KOE s’était unie avec les tg STAN pour proposer My Dinner with André, d’après le scénario de Louis Malle. Ce travail commun était motivé par le partage de mêmes principes de création, tels que l’adresse au public ou la remise en jeu constante d’un semblant d’illusion.…

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« Rester vivant » d’Yves-Noël Genod au Théâtre du Rond-Point – Spectacle sans images

Comme l’année, l’édition 2014 du Festival d’Automne touche à sa fin, et s’achève au théâtre avec une œuvre marquante d’Yves-Noël Genod, un spectacle singulier repris au Théâtre du Rond-Point après avoir été présenté sous une première forme au Off d’Avignon, à la Condition des Soies.…

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« Une année sans été » de Catherine Anne au Théâtre Paris-Villette

Pour la première fois avec Une année sans été, Joël Pommerat ne signe pas le texte du spectacle, en plus de sa mise en scène. Pour la première fois également, il ne mobilise pas sa troupe, la compagnie Louis Brouillard, mais collabore avec un groupe de jeunes comédiens et de jeunes artistes de la scène, ainsi qu’avec l’équipe technique qui l’entoure d’ordinaire, notamment les Leymarie pour le son et Eric Soyer pour les lumières.…

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« Cet enfant » de Joël Pommerat aux Bouffes du Nord

Après l’amour sous toutes ses formes dans la Réunification des deux Corées, Joël Pommerat explore avec six comédiens le thème de la parentalité et de ses difficultés dans Cet enfant. Le spectacle est composé de microdrames qui esquissent des situations douloureuses et sondent des blessures profondes, touchantes par leur universalité autant que par leur mise en scène.…

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« L’Ange du bizarre – le Romantisme noir de Goya à Max Ernst » au Musée d’Orsay

Le Musée d’Orsay propose une nouvelle exposition passionnante avec L’Ange du bizarre – le Romantisme noir de Goya à Max Ernst. Véritable plongée dans un monde animé par des puissances maléfiques, la visite dévoile tout un pan obscur de la création artistique allant du XVIIIe au XXe siècle et invite à redécouvrir sous cet angle des œuvres familières qui se teintent alors d’étrangeté.…

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