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Présentation d’ « Illusions perdues » de Balzac, dans la perspective de son adaptation à la scène par Pauline Bayle

Balzac désigne Illusions perdues comme « l’œuvre capitale dans l’œuvre ». Quand il écrit ce roman, il sait déjà qu’il prendra place – une place déterminante – dans La Comédie humaine, grande structuration grâce à laquelle il réunit l’ensemble de ses œuvres. C’est à partir de La Peau de chagrin que Balzac envisage de classer et réunir les romans qu’il écrit sous de grands titres. Puis avec Le Père Goriot, il a l’idée de faire revenir des personnages d’un roman à l’autre, pour les lier entre eux. De fait, dans Illusions perdues, on retrouve Rastignac, personnage du Père Goriot qui à la fin lance un défi à la ville de Paris : « à nous deux, Paris ! ». Illusions perdues révèle que ce défi est relevé !
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« Illusions perdues » de Pauline Bayle au Théâtre de la Bastille – Balzac sans illusion mais avec beaucoup d’ambition

Le Théâtre de la Bastille inaugure sa saison avec un spectacle créé en janvier 2020 mais resté de longs mois dans les limbes (tout le temps de la crise sanitaire) avant de reprendre vie au printemps dernier : Illusions perdues de Pauline Bayle, d’après Honoré de Balzac. La jeune metteuse en scène confirme avec ce spectacle sa prédilection pour les textes non théâtraux. Après Iliade et Odyssée, après Chanson douce d’après Leïla Slimani, voilà qu’elle s’attaque à l’une des œuvres les plus connues de Balzac, représentant emblématique du genre romanesque. Illusions perdues relate l’ascension et la chute d’un jeune poète venu trouver la gloire à Paris. D’un roman de 700 pages, Pauline Bayle crée une œuvre de 2h30 qui embarque et offre le spectacle d’un vaste récit mis en corps et en actes – spectacle permis par des acteurs impressionnants.
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« Dostoïevski, poète tragique », Stefan Zweig

Ses romans sont en quelque sorte des drames voilés, transformés ; en dernière analyse les Frères Karamazov représentent l’esprit même de la tragédie grecque, sont la chair de la chair de Shakespeare. Le colosse y est nu, sans défense et petit sous le ciel tragique de la destinée. Dans ces instants de crises et de chutes le ton narratif des œuvres de Dostoïevski disparaît. L’ardeur des sentiments fait fondre leur légère enveloppe épique ; elle s’évapore, il ne reste plus rien que le dialogue à la véhémente ardeur. Les grandes scènes de ses romans sont de purs dialogues dramatiques. Chaque personnage y est si bien charpenté, l’ample flot du récit se cristallise aux instants critiques à tel point que l’on peut les transporter sur la scène sans changer un mot. Le sens du tragique qui pousse Dostoïevski vers l’acte définitif, vers la tension violente, vers la catastrophe foudroyante, transforme alors ses chefs-d’œuvre épiques en chefs-d’œuvre dramatiques.
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« La Cousine Bette » de Balzac – la passion de la vengeance

Dans l’architecture de la grande cathédrale constituée par la Comédie humaine, une petite ogive, appelée Les Parents pauvres, est constituée de deux arcs, La Cousine Bette et le Cousin Pons. Inscrits dans la section des Scènes de la vie parisienne, ces deux romans sont le pendants l’un de l’autre par leurs personnages éponymes, symétriquement opposés mais tous deux animés par la passion – car la symétrie implique des ressemblances.…

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« Contre Sainte-Beuve » de Proust

1908, Proust a renoncé à écrire La Recherche. Malgré la fièvre et la fatigue, il rédige pour Le Figaro un article, « Contre Sainte-Beuve », qui prend la forme d’une « conversation avec maman », et devient finalement un essai conséquent sur la littérature, et plus encore, un embryon du livre qu’il décide de reprendre après cette expérience.…

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« Eugénie Grandet, ou l’histoire d’une vie immobile » d’après Balzac par le Théâtre du Tropic

Porter Balzac à la scène est pour le moins original. S’il est un qualificatif qu’on lui attribue, voire même auquel on substitue son titre d’écrivain, c’est bien celui de romancier. Proposer Eugénie Grandet est donc un défi dont la complexité est redoublée par l’ambition d’une seule et unique comédienne sur les planches : Véronique Daniel.…

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« Les Diaboliques » de Barbey d’Aurevilly

Derrière ce titre qui annonce un récit misogyne, sont regroupées six nouvelles, mettant aussi bien en scène des hommes que des femmes, liés par d’obscurs liens. La clarté n’est pas de mise non plus dans la façon dont nous sont contées ses intrigues, et c’est là un des ressorts majeurs du livre, qui contient de délicieux artifices dans la forme.…

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