« Liebestod. El olor a sangre no se me quita de los ojos » d’Angélica Liddell à l’Odéon – sacrifice de l’artiste
La tournée de Liebestod, après sa présentation au Festival d’Avignon l’année dernière, est un événement attendu depuis de long mois. Les quelques dates prévues à Paris sont prises d’assaut, certains quêtent des places à l’entrée du théâtre, avec la ferveur des croyants, désireux de retrouver la grande prêtresse Angélica Liddell, autrice, metteuse en scène, actrice et performeuse de ses spectacles. L’artiste espagnole, régulièrement accueillie en France depuis une dizaine d’année, occupe une place bien particulière dans le paysage théâtral, place clivante, qui suscite la haine autant que l’adhésion. Après avoir un érigé un mausolée à ses parents dans le diptyque Una costilla sobre la mesa, elle propose un nouveau rituel cette fois inspiré par la tauromachie, par lequel elle exprime le danger que représente son art. Le profond désespoir que Liddell partage avec les toréadors, ainsi qu’avec les funambules, donne à penser la portée du sacrifice de l’artiste.« L’Adolescent » de Dostoïevski – Confession aveugle d’un enfant du XIXe siècle
Quelques années avant Les Frères Karamazov, Dostoïevski commence un nouveau grand roman, L’Adolescent. Pour cette œuvre, il fait un choix radical, qui déjà le tentait pour Crime et châtiment : la forme qu’il choisit est celle de la confession, qui transforme l’adolescent qui donne son titre à l’œuvre en narrateur de l’histoire emmêlée qu’il imagine. La voix qui s’exprime alors est semblable à beaucoup d’égards à celle des Carnets du sous-sol– à la nuance près que ces carnets-là représentent deux gros volumes de près de mille pages en tout. Limitée à cette seule perspective, toute l’écriture de l’œuvre résulte profondément déterminée par ce parti-pris. Renonçant à la polyphonie à laquelle on attribuera en grande partie le caractère moderne de ses autres grands romans, Dostoïevski (s’)immerge dans la perception de son personnage, dont les contradictions sont particulièrement exacerbées alors qu’il est en pleine formation.Polyphonie, dialogisme, monologue et dialogue en jeu dans « Crime et châtiment » de Dostoïevski et « Procès ivre » de Koltès
Article à paraître dans les actes du colloque international « Entre monologue et dialogue » qui s’est tenu à Paris du 2 au 4 mai 2016 à la Sorbonne (Paris III)…
« Crime et châtiment » de Dostoïevski [extrait]
– Tu as deviné ? chuchota-t-il enfin.
– Mon Dieu ! Ce fut un cri terrible qui s’arracha de sa poitrine. …
« Crime et châtiment » de Dostoïevski – abîmes
En 1866 est publiée la première grande œuvre de Dostoïevski, Crime et châtiment. Grande, au sens premier d’ample, de longue, par rapport aux nouvelles ou au romans plus courts qui précèdent, mais grande aussi dans la mesure où elle est aussitôt perçue comme le chef-d’œuvre de l’auteur – avant d’être mise en balance par les autres grandes œuvres qui suivent, L’Idiot, Les Démons ou plus encore Les Frères Karamazov.…
« Mémoires d’Hadrien » de Marguerite Yourcenar
Marguerite Yourcenar doit sa réputation mondiale à ses Mémoires d’Hadrien, roman biographique consacré à la vie de l’empereur romain qui a régné au IIe siècle après JC. En érudite, elle collecte toutes les sources qu’elle peut pour reconstituer cette vie – textes, sculptures, lieux… – et y ajoute sa propre sensibilité dans une écriture qui la rapproche de son personnage.…
« Les Revenants » d’après Henrik Ibsen aux Amandiers
Au Théâtre des Amandiers, Thomas Ostermeier nous propose une mise en scène des Revenants, d’après la pièce d’Henrik Ibsen. Cette mention ainsi que celle d’adaptation, cosignée avec Olivier Cadiot, désigne la relation singulière du metteur en scène allemand aux grands classiques du théâtre européen.…