« Désobéir – Pièce d’actualité n°9 » de Julie Bérès à la Manufacture – la beauté sans pareil des filles de nos banlieues
Sur la patinoire de la Manufacture sont réunies quatre jeunes d’Aubervilliers ou des alentours, rencontrées par Julie Bérès dans le cadre du projet de la Commune, « Pièces d’actualité ». Reconduit pour une cinquième saison à partir de la rentrée prochaine, ce projet commande à des metteurs en scène des spectacles chargés de répondre à la question : « la vie des gens d’ici, qu’est-ce qu’elle inspire à votre art ? ». Une telle interrogation donne lieu à un théâtre de veine documentaire, qui approche des problèmes d’actualité et s’efforce chaque fois de dégager du sens et/ou de la beauté à partir d’un territoire qui cristallise tout particulièrement les contradictions de notre époque. Julie Bérès trouve cette beauté dans les récits de jeunes filles des banlieues, issues d’immigrations plus ou moins récentes, qu’elle fait porter par quatre actrices qui viennent avec leurs histoires à elles aussi et partagent sur ce plateau ce qu’elles sont, qui touchent profondément.« La Vie de Galilée » de Brecht à la Comédie-Française – huile sur toile signée Eric Ruf
Alors que les programmations s’épuisent dans la plupart des théâtres et qu’Avignon se prépare déjà, la Comédie-Française continue de remplir sa mission et de proposer chaque soir un spectacle. Parmi ceux actuellement présentés en alternance, se trouve depuis peu La Vie de Galiléede Brecht, dernière création d’Eric Ruf, administrateur général et sociétaire de la Comédie, également scénographe pour ce spectacle. Ruf a choisi de monter ce texte de Brecht qui oppose la raison à la foi, la science à la croyance, le doute au dogme. Ces contradictions fertiles que notre époque continue de questionner sont ici comme figées, prise dans un vernis brillant – le même qui recouvre les toiles des grands maîtres italiens qui ont inspiré le décor.« Notre intellect a accompli de prodigieux exploits, tandis que notre demeure spirituelle tombe en ruine » – Lecture de Jung en étudiant Krystian Lupa
Recueil de phrases et de réflexions au gré de la lecture de Psychologie de l'inconscient et de L'Âme et la vie de Jung, pour l'étude des Frères Karamazov Krystian Lupa, grand lecteur de ces oeuvres. "Si belle et si parfaite que l'homme puisse trouver sa raison, il peut être tout aussi sûr qu'elle ne constitue en tout cas qu'une des fonctions intellectuelles possibles et qu'elle ne cadre qu'avec l'aspect des phénomènes qui lui correspond. Or, cet irrationnel est également une fonction psychologique, à savoir l'inconscient collectif, alors que la raison est essentiellement liée à la conscience. Le conscient a besoin de raison, pour découvrir d'abord un ordre dans le chaos des cas individuels désordonnés qui peuplent l'univers et pour ensuite créer cet ordre, créer une coordination au moins dans les domaines humains. Nous avons une tendance louable et utile à exterminer, dans toute la mesure possible, en nous et hors de nous, le chaos de l'irrationnel. En apparence, on a poussé fort loin cette façon de procéder."« La Mère » de Witkacy [extrait] – sauver l’humanité grâce à l’intellect
Léon, parle avec une ardeur croissante. – […] Voilà, mon idée est simple comme bonjour. Il est un fait que l’humanité dégringole de plus en plus vite. L’art est en décadence ; que sa fin soit légère – on peut très bien se passer de lui. La religion est déjà morte, la philosophie est en train de bouffer ses propres tripes et va également finir par un suicide. La fin de l’individu, étranglé par la société, c’est une chose déjà banale aujourd’hui. Comment retourner ce processus de socialisation apparemment irréversible dans lequel périt tout ce qui est grand, tout ce qui est lié à l’Infini, au Mystère de l’Existence ?« Andreas » d’après Strindberg à la Commune d’Aubervilliers : à mi-chemin
Artiste associé à la Commune d’Aubervilliers, Jonathan Châtel ouvre la nouvelle saison là-bas avec Andreas, spectacle qui était programmé au Festival d’Avignon cet été. En plus d’en signer la mise en scène, le Franco-Norvégien est également traducteur et adaptateur de la pièce-fleuve d’August Strindberg, Le Chemin de Damas, qu’il condense autour de sa figure centrale, l’Inconnu.…
« Le Vivier des noms » de Novarina au Cloître des Carmes : La messe est dite
Dans le Cloître des Carmes, à la belle étoile, le grand prêtre Valère Novarina dit sa dernière messe, Le Vivier des Noms. Spectatrice de L’Acte inconnu, en 2007 – puis du Vrai Sang, quelques années plus tard – cette pièce avait alors constitué une première approche du théâtre contemporain, du moins non boulevardien et vaudevillesque, et a donc probablement joué un rôle majeur sur le choix des pièces ensuite effectué.…
« Prière à Dieu » de Voltaire
Ce n’est donc plus aux hommes que je m’adresse ; c’est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps : s’il est permis à de faibles créatures perdues dans l’immensité, et imperceptibles au reste de l’univers, d’oser te demander quelque chose, à toi qui a tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos calamités.…
« Les Lettres persanes » de Montesquieu
De l’esprit des lois est l’œuvre majeure de Montesquieu, à laquelle il a consacré près de vingt ans de sa vie. Bien que le cadre soit plus romanesque, sa trace est sensible dans les Lettres persanes. Grâce au regard vierge de deux persans, l’auteur y dresse un portrait critique de l’Europe du XVIIIe siècle, confronté au monde oriental.…
« L’Autre monde ou les Etats et empires de la lune » d’après Savinien Cyrano de Bergerac à l’Athénée
Cinq ans après son premier passage à l’Athénée, Benjamin Lazar et l’Ensemble La Rêveuse reviennent avec leur spectacle L’Autre monde ou les Etats et empires de la lune. Rien n’a changé ou presque depuis, et la magie opère avec toujours autant de puissance.…