Recueil de phrases et de réflexions au gré de la lecture de Psychologie de l’inconscient et de L’Âme et la vie de Jung, pour l’étude des Frères Karamazov Krystian Lupa, grand lecteur de ces oeuvres.
Psychologie de l’inconscient
« La névrose est, à chaque époque, intimement liée aux problèmes du temps. Elle représente, en somme, un essai malencontreux de l’individu pour résoudre en son sein le problème général. La névrose, c’est la désunion existentielle en soi-même. Chez la plupart, le motif du désaccord est que le conscient voudrait rester fidèle à son idéal moral, alors que l’inconscient tend vers son idéal immoral (« immoral » selon la conception actuellement régnante), le conscient s’efforçant de le nier. Les sujets qui souffrent d’une névrose de cette sorte sont des sujets qui voudraient être plus corrects, plus adaptés qu’ils ne le sont. Mais le conflit peut aussi se présenter en sens contraire : il est des êtres qui, en apparence, sont bien peu convenables et qui ne se font pas la moindre violence ; cela n’est au fond que la pose d’un pauvre pécheur, car leur côté moral gît dans leurs arrières-plans, tombé dans l’inconscient aussi bien qu’avait été tout à l’heure refoulée chez l’homme vertueux la nature impudique. »
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« Le névrosé sent vivre en lui l’âme d’un enfant qui supporte mal des restrictions dont le sens lui échappe et que, partant, il ressent comme arbitraires. Il cherche bien, il est vrai, à faire sienne la morale régnante, mais cela l’achemine vers une désunion et, en quelque sorte, vers une guerre civile avec lui-même ; car il veut à la fois d’une part se libérer, et d’autre part s’opprimer ; c’est précisément cette lutte intestine qu’on appelle névrose. Si ce conflit était nettement conscient dans toutes ses composantes, il n’en résulterait sans doute pas de symptômes névrotiques. Ceux-ci ne prennent naissance que lorsque le sujet ne parvient pas à voir l’autre côté de son être et l’urgence des problèmes qu’il entraîne. Ce n’est qu’à cette condition, semble-t-il, que se constitue le symptôme, qui est comme une expression du côté méconnu de l’âme humaine. »
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« si nous ne faisons pas entrer ce côté négatif de notre nature dans l’ensemble, nous ne sommes pas complets : si nous nions ce corps nous ne sommes plus des êtres à trois dimensions, mais des êtres aplatis et qui ont perdu leur essence. […] S’allier à cette ombre, cela revient à accepter l’instinct et à accepter aussi ses dynamismes gigantesques, qui menacent à l’arrière-plan. »
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« On peut prétendre à bon droit que l’acquisition du raisonnable a été la plus grande conquête de l’humanité. Mais rien ne dit qu’il doive nécessairement continuer à en être ainsi, ou, qu’en fait, cela continuera ainsi. La terrible catastrophe de la première guerre mondiale a porté un coup terrible aux défenseurs, même les plus optimistes, de la culture rationnelle. »
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« L’idée d’un être divin, tout-puissant, est partout répandue, sinon consciemment, du moins de façon inconsciente, car cette idée constitue un archétype. […] C’est pourquoi je crois qu’il est plus sage de reconnaître consciemment l’idée de Dieu ; à son défaut, c’est tout simplement quelque chose d’autre qui se trouve déifié, et, en général, quelque chose de très insuffisant et de très bête, à la mesure de ce que peut élaborer une conscience prétentieuse et dûment « éclairée ». »
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« Si belle et si parfaite que l’homme puisse trouver sa raison, il peut être tout aussi sûr qu’elle ne constitue en tout cas qu’une des fonctions intellectuelles possibles et qu’elle ne cadre qu’avec l’aspect des phénomènes qui lui correspond. Or, cet irrationnel est également une fonction psychologique, à savoir l’inconscient collectif, alors que la raison est essentiellement liée à la conscience. Le conscient a besoin de raison, pour découvrir d’abord un ordre dans le chaos des cas individuels désordonnés qui peuplent l’univers et pour ensuite créer cet ordre, créer une coordination au moins dans les domaines humains. Nous avons une tendance louable et utile à exterminer, dans toute la mesure possible, en nous et hors de nous, le chaos de l’irrationnel. En apparence, on a poussé fort loin cette façon de procéder.
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« l’attitude rationnelle civilisée aboutit nécessairement à son contraire, c’est-à-dire à la dévastation irrationnelle de la civilisation. En fait on n’a pas le droit de s’identifier avec la raison elle-même ; car l’homme n’est pas seulement raisonnable ; il ne peut pas l’être et ne le sera jamais. Tous les maîtres d’école de la civilisation devraient en prendre bonne note. L’irrationnel ne doit et ne peut être exterminé. Les dieux ne peuvent et ne doivent pas mourir. »
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« Ce n’est qu’à l’époque dites « des Lumières » que l’on s’aperçut que les dieux n’existaient pas en réalité et qu’ils n’étaient que des projections ; par cela même leur règne était fini. Mais la fonction psychique qui leur correspondait n’était nullement abolie pour autant : elle devint l’apanage de l’inconscient et, après cette transformation, les hommes, eux, se trouvèrent empoisonnés par un excès de libido qui, auparavant, était investie et employée dans le culte des images divines. La dépréciation et le refoulement d’une fonction aussi importante que le sentiment religieux ont naturellement des conséquences notables pour la psychologie de l’individu : le reflux de cette libido renforce dès lors l’inconscient dans des proportions énormes, de sorte qu’il commence à exercer une action puissante, une influence excessive sur le conscient, par l’activation de ses contenus collectifs archaïques. Rappelons d’ailleurs que le « siècle des Lumières » se termina par les massacres de la Révolution française. Actuellement encore, nous assistons à cette révolte des forces destructives de l’âme collective. Le résultat en a été un massacre général tel qu’on n’en avait jamais vu. C’est précisément ce que recherchait l’inconscient. Sa position avait été, au préalable, démesurément renforcée par le rationalisme de la vie moderne, rationalisme qui dépréciait surtout ce qui était irrationnel et qui par là replongeait, refoulait dans l’inconscient la fonction de l’irrationnel. Mais, une fois cette fonction passée dans l’inconscient, elle exerce de là une influence dévastatrice et incoercible ; elle agit comme une maladie incurable dont le foyer ne peut être extirpé parce qu’il demeure invisible. Dès lors, l’individu – et avec lui le peuple tout entier – est astreint, de façon contraignante, à vivre l’irrationnel, à le vivre de telle sorte qu’il va devoir utiliser son idéalisme le plus pur et ses dons les plus subtiles pour réaliser selon une formule aussi parfaite que possible les folies de l’irrationnel. »
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« Il n’est qu’une possibilité : reconnaître l’irrationnel comme une fonction psychique qui, puisqu’elle existe toujours, doit être nécessaire ; et considérer ses contenus, non pas comme des réalités concrètes (ce serait faire un pas en arrière !) mais comme des réalités psychiques, car il s’agit de données efficientes, donc de choses réelles. »
« Se limiter à la réalité matérielle, c’est extraire de la totalité de la vie et du monde une partie, certes considérables, mais qui n’en est pourtant qu’une fraction, et on crée ainsi un domaine obscur que l’on devrait appeler irréel ou surréel. […] Notre réalité arbitrairement circonscrite est continuellement menacée par le « suprasensible », le « surnaturel », le « surhumain » et autres faits du même genre. »
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« Rien n’est plus incommensurable que la réalité de l’âme et les réalités de notre conscience. […] L’âme, reflet du monde et de l’homme, est d’une telle diversité, d’une telle complexité qu’on peut la considérer et la juger sous des angles infiniment variés. »
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« On ne se représente pas bien, en général, que l’âme est le seul phénomène du monde qui nous soit immédiatement accessible et qu’elle est aussi, pour cela même, la condition indispensable à une expérience générale de l’univers. »
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« On ne peut expliquer totalement la psychologie de l’individu en ne puisant qu’en lui-même. Il faut aussi savoir qu’elle est conditionnée par son époque et de quelle manière elle l’est. Elle ne constitue pas seulement un problème physiologique, biologique ou personnel, mais aussi un problème d’histoire contemporaine. »
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« Un être doté d’âme est un être vivant. L’âme est le vivant en l’homme, ce qui vit par soi-même, ce qui cause la vie. […] L’âme séduit et pousse à la vie, par ruse et illusion ludique, les activités de la manière qui ne veulent pas vivre. […] Sans l’activité et le scintillement de l’âme, l’homme étoufferait et pourrirait dans sa suprême passion : la paresse.
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« Avoir une âme, c’est l’aventure de la vie, car l’âme est un démon dispensateur de vie qui mène son jeu d’elfe au-dessous et au-dessus de l’existence humaine. »
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« Notre conscience ne se crée pas d’elle-même : elle jaillit de profondeurs inconnues. Elle s’éveille peu à peu dans l’enfant et elle se réveille chaque matin du fond du sommeil, sortant d’un état inconscient. »
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« Quand on réfléchit à ce qu’est la conscience, on est profondément impressionné par le fait merveilleux que dès qu’un événement se déroule dans le cosmos, une image surgit immédiatement en nous et qu’elle se produit également à l’intérieur, ce qui veut dire qu’elle devient consciente. »
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« Dans l’état chroniquement crépusculaire de sa conscience, il est souvent presque impossible de reconnaître s’il a seulement rêvé quelque chose ou si cela s’est réellement produit. La manifestation automatique de l’inconscient, avec ses archétypes, empiète continuellement sur la conscience ».
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« Les contes de nos nourrices, rapportant les exactions de l’effroyable homme primitif, joints à la théorie de l’inconscient infantile, pervers et criminel, sont parvenus, en défigurant cette chose naturelle qu’est, par essence, l’inconscient, à le présenter sous les traits d’un monstre redoutable. Comme si c’était un apanage du conscient que d’enchâsser tout ce qui est bon, raisonnable, beau, tout ce qui fait la valeur de la vie ! La guerre mondiale avec son cortège d’abominations ne nous a-t-elle pas encore dessillé les yeux ? Ne réalisons-nous toujours pas que notre conscient est encore plus diabolique et pervers que cet être de nature, l’inconscient ? »
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« Que quelque chose puisse ne pas provenir de l’extérieur, mais soit pourtant vrai, voilà une vérité qui a jusqu’ici à peine commencé à poindre pour l’humanité contemporaine. »
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« l’émotion est la source principale de toute prise de conscience. Point de passage de l’obscurité à la lumière, ni de l’inertie au mouvement sans émotion. »
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« Le rêve est une porte étroite, dissimulée dans ce que l’âme a de plus obscur et de plus intime ; elle ouvre sur cette nuit originelle cosmique qui préformait l’âme bien avant l’existence de la conscience du moi et qui la perpétuera bien au-delà de ce qu’une conscience individuelle aura jamais atteint. Car toute conscience du moi est éparse ; elle distingue des faits isolés en procédant par séparation, extraction et différenciation ; seul est perçu ce qui peut entrer en rapport avec le moi. La conscience du moi, même quand elle effleure les nébuleuses les plus lointaines, n’est faite que d’enclaves bien délimitées. Toute conscience spécifie. Par le rêve, en revanche, nous pénétrons dans l’être humain plus profond, plus vrai, plus général, plus durable, qui plonge encore dans le clair-obscur de la nuit originelle où il était un tout et où le Tout était en lui, au sein de la nature indifférenciée et impersonnalisée. C’est de ces profondeurs, où l’universel s’unifie, que jaillit le rêve, revêtirait-il même les apparences les plus puériles, les plus grotesques, les plus immorales. »
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« Le rêve n’est pas le fruit, comme d’autres données de la conscience, de la continuité clairement logique ou purement émotionnelle des événements de la vie ; il n’est que le résidu d’une curieuse activité psychique s’exerçant durant le sommeil. […] l’âme de nos rêves recèle une richesse de possibilités vitales, comparable ou même supérieure à celle de la conscience ».
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« Le rêve, extériorisation d’un processus psychique inconscient, involontaire, soustrait à l’influence consciente, représente la vérité, la réalité intérieure telle qu’elle est ; non pas telle que je la suppose ou que je la désire, mais bien telle qu’elle est. »
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« Le rêve est le théâtre où le rêveur est à la fois l’acteur, la scène, le souffleur, le régisseur, l’auteur, le public et le critique. »
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« nous pensons si différemment, tellement exclusivement « avec la tête », « en haut » que nous ne sommes guère à même de nous représenter ce qu’est une croissance symbolique, une lente métamorphose. Pour nous, c’est la conscience qui importe, car la conscience avec sa raison nous a aidés à dominer l’espace, à soumettre la monde à notre volonté. Mais elle ne nous a point aidés à comprendre notre être propre, ce monde de l’infiniment, petit, le microcosme en nous. Celui-ci est le secret que la nature humaine située au-dessous de l’intellect, « l’homme d’en bas » en quelque sorte, pressent et connaît parfaitement bien ; pour la conscience, il reste inconnu. »
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« Les grands événements de l’histoire du monde sont, au fond, d’une insignifiance profonde. Seule est essentielle, en dernière analyse, la vie subjective de l’individu. C’est celle-ci seulement qui fait l’histoire ; c’est en elle que se jouent d’abord toutes les grandes transformations ; l’avenir et l’histoire entière du monde résultent en définitive de la somme colossale de ces sources cachées et individuelles. »
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« Il faut chercher le sens des choses, car on ne voit tout d’abord que non-sens, et cela en particulier dans notre monde d’aujourd’hui. C’est certainement une des choses les plus difficiles que de découvrir un sens en quelque endroit. Et sa recherche est rendue rebutante, jusqu’au découragement, du fait qu’il existe déjà trop de « sens », des millions de sens, en quelques sortes à souffles courts, une myriade de sens intentionnels, qui apparaissent prodigieusement sensés à tous ceux qui y sont enfouis jusque par-dessus les oreilles, et cela d’autant plus qu’ils sont, ces prétendus sens, au fond plus insensés. Ce spectacle, déjà désespérant, oppresse lorsque, soustrait à la sphère individuelle, plus bornée et moins douloureuse, on le voit se développer pour constituer ce que l’on appelle l’âme d’un peuple. »
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« Ce qu’on nomme de nos jours « l’homme tel qu’il est », est seulement ce qu’il y a en lui d’insatisfait, d’anarchique et plein de convoitise. On oublie que ce même homme a pourtant créé toute la civilisation moderne qui possède une solidité et une puissance plus grande encore que toutes les tendances anarchiques. »
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« L’erreur est une condition de vie aussi importante que la vérité. »
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« Tout ce qui est agit, sinon ce n’est pas réel. Cela ne peut être que grâce à son énergie ; l’existant est un champ de force. »
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« Nous pouvons invoquer tous les systèmes philosophiques que nous voulons, le sentiment de liberté reste présent au coeur de l’homme, indestructible, se riant des systèmes, constituant une donnée singulière peut-être, mais originelle de la nature. »
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« L’imperfection humaine détonne toujours dans l’harmonie de nos idéaux. »
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« En réalité, l’acceptation des côtés ombreux de la nature humain constitue une performance qui touche à l’impossible. Qu’on réfléchisse un instant à ce que cela représente que d’accepter dans leur droit à l’existence le déraisonnable, l’insensé et le mauvais. C’est pourtant à cela qu’aspire l’homme moderne ; il veut vivre par les moyens du bord, avec ce qu’il est ; il veut savoir ce qu’il est et c’est pourquoi il rejette l’histoire. Il veut être hors de l’histoire ou sans histoire pour vivre de façon expérimentale et pour constater ce que les choses possèdent en elles-mêmes de valeur et de sens, abstraction faite de ce que tendraient à leur conférer les préjugés historiques. »
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« Lorsque je me sens bien, personne au monde ne pourra me prouver le contraire : tous les arguments logiques qui prétendent le contraire rebondissent sans l’entamer sur cette conclusion de mon sentiment dont je fais l’expérience immédiate. »
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« Ce n’est qu’à la fin du Moyen-Âge et au cours du XIXe siècle que l’esprit commença à dégénérer en intellect. […] L’esprit est supérieur à l’intellect, car il englobe non seulement ce dernier, mais encore avec lui la sensibilité et le coeur. Il est orientation et principe de vie aspirant à de claires hauteurs surhumaines.
Notre intellect a accompli de prodigieux exploits, tandis que notre demeure spirituelle tombe en ruine. »
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« En fait, les grandes transformations de l’humanité ne se sont pas toujours accomplies par la voie du calcul intellectuel, mais bien par des voies qui échappent au contemporain, qu’il écartait comme insensées et dont on ne comprit la nécessité interne que beaucoup plus tard. Le plus souvent, on ne les démêle pas du tout, car les lois les plus importantes de l’évolution de l’esprit humain demeurent encore pour nous lettre morte. »
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« Qu’on n’imagine pas que l’on comprend le monde uniquement par l’intellect ; on le comprend tout autant par le sentiment. Ainsi le jugement de l’intellect représente-t-il tout au plus la moitié de la vérité ; et il doit, s’il est sincère, avouer son insuffisance. »
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« Nous avons bien amassé du savoir, mais pas de sagesse. »
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« Nous avons une tendance louable et utile à exterminer, dans toute la mesure du possible, en nous et hors de nous, le chaos de l’irrationnel. »
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« On récolte maintenant les fruits du XIXe siècle. L’Eglise prêchait alors à l’adolescent une foi aveugle, l’Université, un intellectualisme rationaliste et cela eut pour résultat qu’aujourd’hui l’argument de la foi et celui de la raison se sont réciproquement usés l’un contre l’autre. L’homme moderne, las du choc des opinions, veut personnellement faire l’expérience de ce que les choses lui apportent en elles-mêmes. »
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« Devenir fou n’est pas un art. Mais de la folie extraire la sagesse, voilà sans doute le comble de l’art. »
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« il y a dans l’adulte un enfant, un enfant éternel toujours en état de devenir, jamais terminé, qui aurait besoin constamment de soins, d’attention et d’éducation. C’est cette partie de la personnalité humaine qui voudrait se développer en entier. »
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« La vie nécessite pour son épanouissement non pas de la perfection mais de la plénitude. »
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« Seule l’interférence de l’espace et du temps dans l’ici et le maintenant crée de la réalité. La totalité ne se réalise que dans l’instant, dans ce moment, que Faust chercha sa vie durant. »
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« la foi est devenue de nos jours un art si difficile qu’elle en est presque impossible, surtout pour la fraction instruite de l’humanité. »
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« Les religions sont des systèmes psychothérapeutiques au sens le plus strict du mot, de proportions monumentales. Elles expriment l’immensité du problème psychique en puissantes images. Ce sont des professions de foi et des perceptions de l’âme, et en même temps des révélations et des manifestations de son essence. »
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« La notion de Dieu répond à une fonction psychologique absolument nécessaire, de nature irrationnelle, et cette notion n’a rien de commun avec la notion de l’existence de Dieu. […] D’ailleurs pareille preuve est tout à fait inutile ; car l’idée d’un être divin, tout-puissant, est partout répandue, sinon consciemment, du moins de façon inconsciente. »