« Des femmes qui nagent » de Pauline Peyrade, mis en scène par Émilie Capliez au TGP – traces de films déposées sur la scène
Le TGP accueille pour une dizaine de dates la nouvelle création d’un texte de Pauline Peyrade, résultat d’une commande d’Émilie Capliez qui le met en scène. Des femmes qui nagent manifeste un déplacement profond dans l’écriture de l’autrice. Jusqu’ici, ses textes pour le théâtre prenaient la forme de fictions soigneusement mises en page, pour rendre compte de notre perception éclatée du réel. Des textes qui mettent la scène au défi de restituer les multiples plans et strates de l’écriture. Avec cette œuvre, pour la première fois, Pauline Peyrade écrit explicitement à partir de. En l’occurrence, à partir d’une vaste culture cinématographique, conjuguée au féminin. Son écriture incisive, rythmée, se trouve ainsi arrimée à un vaste matériau qui laboure notre mémoire et fait surgir de multiples images – images sublimées et décuplées par la mise en scène très esthétique d’Émilie Capliez.« La Guerre n’a pas un visage de femme » de Svetlana Alexievitch – comprendre grâce au récit choral de femmes oubliées ce que ça veut dire, « faire la guerre »
En 2015, l’autrice biélorusse Svetlana Alexievitch s’est vu remettre le Prix Nobel de littérature pour « son œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage à notre époque ». Dès son premier texte publié en 1985, La Guerre n’a pas un visage de femme, l’autrice formée au journalisme a en effet inventé une manière d’écrire tissée d’innombrables témoignages mis en résonance. Cette forme d’écriture chorale lui a été inspirée par les récits de femmes russes qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale, qu’elle est allée interroger afin d’offrir une perspective inédite sur l’Histoire, essentiellement écrite au masculin, et donner ainsi pour la première fois une pleine perception de ce que c’est, la guerre.« Ödipus der Tyrann » de Castellucci au Théâtre de la Ville : hébétude esthétique
Pour la deuxième année consécutive, Romeo Castellucci est invité d’honneur du Festival d’Automne. Présent régulièrement depuis 2000, il présente pour cette saison trois spectacles dans trois lieux différents : Ödipus der Tyrann d’Hölderlin, au Théâtre de la Ville, Le Metope del Partenone, à la Villette, d’après les frises du Parthénon d’Athènes, et Orestie (une comédie organique ?…
« Mary Stuart » de Schiller à la MAC de Créteil : battle sur la scène d’Ivo van Hove
Ivo van Hove est un metteur en scène belge, directeur du Toneelgroep d’Amsterdam, proche du flamand Guy Cassiers. Il revient cette année à la Mac de Créteil, dans le cadre du Festival EXIT, avec dix comédiens avec lesquels il présente sa dernière création, Mary Stuart.…
« Perturbation » de Krystian Lupa, d’après Thomas Bernhard à la Colline
Après L’Homme sans qualités de Robert Musil, Les Frères Karamazov de Fiodor Dostoïevski, Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov ou plus récemment L’Autre côté d’Alfred Kubin, Krystian Lupa s’attaque une nouvelle fois à un roman dans son dernier spectacle. Perturbation a pour matériau premier l’œuvre du même nom de l’Autrichien Thomas Bernhard.…
« Les Lettres persanes » de Montesquieu [extraits]
LETTRE XXIII – Usbek à son ami Ibben, à Smyrne
Nous sommes arrivés à Livourne dans quarante jours de navigation. C’est une ville nouvelle ; elle est un témoignage du génie des ducs de Toscane, qui ont fait d’un village marécageux la ville d’Italie la plus florissante.…
« Les Lettres persanes » de Montesquieu
De l’esprit des lois est l’œuvre majeure de Montesquieu, à laquelle il a consacré près de vingt ans de sa vie. Bien que le cadre soit plus romanesque, sa trace est sensible dans les Lettres persanes. Grâce au regard vierge de deux persans, l’auteur y dresse un portrait critique de l’Europe du XVIIIe siècle, confronté au monde oriental.…
« The Four Seasons Restaurant » de Romeo Castellucci au Théâtre de la Ville
Au Théâtre de la Ville, Romeo Castellucci reprend son spectacle présenté l’année dernière au Festival d’Avignon, The Four Seasons Restaurant. En parler relève du défi : l’appeler original semble faux, hors normes un peu plus vrai, imprévisible c’est indubitable et se résoudre à le dire inqualifiable reviendrait à le qualifier.…
« Les Couteaux dans le dos » de Pierre Notte
Avec Les Couteaux dans le dos de Pierre Notte, il est question de l’adolescence, du sens de la vie, de l’angoisse et du désir de s’envoler. Cinq femmes, prêtes à se travestir, recréent l’itinéraire initiatique quoiqu’hésitant de Marie, qui se demande « est-ce que la vie vaut d’être vécue ? …