« Exit » de Fausto Paravidino mis en scène par Anne-Sophie Pauchet à la Comédie de Caen – autopsie ludique d’un couple
Anne-Sophie Pauchet s’est attelée à la création française d’Exit, texte du dramaturge italien contemporain Fausto Paravidino – nom qui paraît contenir la promesse de récits fondateurs par ses sonorités, qui convoque une tradition littéraire mêlant de manière facétieuse Goethe et Dante. Ce texte offre l’autopsie d’un couple, comparable à celle qu’a pu offrir Bergman dans ses Scènes de la vie conjugale. Par rapport à l’auteur suédois, Parvidino ne décortique pas la fin de l’amour de manière chronologique, par percées successives, mais grâce à un carrousel temporel qui déplie le passé dans le désordre avant de faire coexister le présent et son commentaire. S’il choisit pour toile de fond une géopolitique contemporaine elle aussi en crise, l’humour dompte l’émotion en la mettant souvent à distance. Grâce à ses acteurs dirigés avec beaucoup de finesse, la metteuse en scène réussit à faire percevoir les infinies modulations de ce texte qui conjugue plusieurs registres et plusieurs modalités de parole.« Rambuku » de Jon Fosse au Théâtre de la Bastille – scène de la vie conjugale : quelqu’un va venir
Les saisons passent, qui plus est bousculées depuis maintenant près de deux ans par la crise sanitaire, mais certains rendez-vous théâtraux se maintiennent. Le Théâtre de la Bastille accueille une fois de plus les tg STAN en cette fin d’année, offrant ainsi la stabilité d’un repère par temps troubles. Après Quoi/Maintenant et Je suis le vent, le collectif anversois revient une nouvelle fois à un texte de l’écrivain norvégien Jon Fosse, « Rambuku ». Un titre mystérieux pour un texte tout aussi mystérieux, qui invite les acteurs à mobiliser leur sensibilité pour se l’approprier, avant de solliciter celle des spectateurs. À trois au plateau, ils livrent une « scène de la vie conjugale » – titre d’un scénario de Bergman adapté par les tg STAN il y a quelques années – fondée sur une promesse : « quelqu’un va venir » – titre d’un autre texte de Jon Fosse.« Fêlures. Le silence des hommes » de D’ de Kabal à la Colline – questions au masculin pluriel
L’artiste D’ de Kabal présente sa dernière œuvre, Fêlures. Le Silence des hommes au Théâtre de la Colline – théâtre qui depuis la nomination de Wajdi Mouawad prend pleinement en charge sa mission de faire découvrir de nouvelles écritures, et qui devient ainsi un lieu où sont mis en partage des questionnements profondément ancrés dans notre monde contemporain. Le sujet ici abordé est celui de la « crise de la masculinité ». D’ de Kabal l’aborde dans un très beau texte, qui loin de se réduire à une tribune se révèle le résultat d’une longue maturation. L’auteur, également rappeur et slameur, aspire encore à être metteur en scène, directeur d’acteurs et acteur pour cette œuvre. S’il est moins convaincant dans ces dernières fonctions, sa langue et son propos réussissent à compenser ses faiblesses au moment d’aborder la scène.« Perturbation » de Krystian Lupa, d’après Thomas Bernhard à la Colline
Après L’Homme sans qualités de Robert Musil, Les Frères Karamazov de Fiodor Dostoïevski, Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov ou plus récemment L’Autre côté d’Alfred Kubin, Krystian Lupa s’attaque une nouvelle fois à un roman dans son dernier spectacle. Perturbation a pour matériau premier l’œuvre du même nom de l’Autrichien Thomas Bernhard.…
« Alabama Song » de Gilles Leroy
Le prix Goncourt 2007 a plusieurs mérites. Non seulement c’est un bel hommage à Zelda Fitzgerald, la « femme de », mais encore, il donne une irrépressible envie de lire ou relire Gatsby le Magnifique et Tendre est la nuit.…