Étiquette : chorégraphie

« EXTRA LIFE » de Gisèle Vienne à la MC93 – opération de re-sensibilisation par la scène

Deux ans après L’Étang, d’après Robert Walser, Gisèle Vienne revient dans le cadre du Festival d’Automne avec une nouvelle création présentée à la MC93 dans le cadre du Festival d'Automne : EXTRA LIFE. Plusieurs éléments établissent une grande continuité entre ces deux spectacles : la présence d’Adèle Haenel sur scène, la question des violences sexuelles exercées contre des mineurs, l’esthétique extrêmement singulière que propose l’artiste, ainsi que la place, encore problématique – quoique nouvelle – du texte, dans cette esthétique.
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« Institut Ophélie » d’Olivier Saccomano et Nathalie Garraud au T2G – Ophélie, balle rebondissante dans le flipper de l’histoire

Nathalie Garraud et Olivier Saccomano, tous deux à la tête du Théâtre des 13 vents à Montpellier, présentent au T2G le deuxième volet d’un diptyque. Après Un Hamlet de moins, Institut Ophélie. Shakespeare apparaît comme un point d’entrée dans ces spectacles ; il est avant cela un point de départ pour Olivier Saccomano, auteur. Dans Institut Ophélie, le duo d’artistes joue avec les représentations que l’on a d’Ophélie, figure théâtrale devenue figure picturale, opératique ou encore cinématographique, et tisse à partir d’elle une réflexion sur les femmes, la place qu’elles occupent ou la place qu’on leur donne. La folie d’Ophélie, sa virginité et sa parole prophétique permettent ainsi de traverser tout le vingtième siècle et de rejoindre notre époque. Une traversée dans laquelle le discours est relégué à l’arrière-plan à la faveur d’associations libres, d’une réflexion vive et rebondissante. Cette relégation qui fait toute la poésie du spectacle prend appui sur le travail scénique de Nathalie Garraud, qui crée des visions d’une précision fascinantes et enrichit nos imaginaires de rythmes et de tableaux qui élargissent notre perception.
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« Vider Vénus » de Gaëlle Bourges au Carreau du Temple – beau comme la rencontre fortuite sur une scène du strip-tease et de l’histoire de l’art

Au Carreau du Temple, sont repris les trois premiers spectacles de Gaëlle Bourges, sous la forme d’un triptyque intitulé Vider Vénus. Ces trois spectacles, Je baise les yeux, La Belle Indifférence et Le Verrou, ont été conçus entre 2008 et 2012 comme le rappelle une voix off, une fois les lumières de la salle éteintes, dont l’un des fils rouges qui les unit est la pratique du strip-tease. La voix off poursuit en précisant que le sujet était alors moins visibilisé qu’aujourd’hui, mais aucune modification n’a été apportée aux spectacles entre temps, et, pour déjouer leur caractère potentiellement périmé, elle invite à les aborder comme des archives, des documents du passé. Une immense pertinence se dégage pourtant du propos de ces trois œuvres, qui en outre se révèlent fondatrices dans le rapport à l’histoire de l’art que Gaëlle Bourges a tissé de manière extrêmement singulière tout au long de sa trajectoire. Un rapport d’appropriation des grandes œuvres par l’écriture, le corps et la scène, tout à la fois facétieux, érudit, irrévérent et profondément vivant.
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« Les Gros patinent bien, cabaret de carton » de Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan au Centre culturel irlandais – dessin animé live et grandeur nature

Une ambiance de festival anime le Centre culturel irlandais. La cour blanche a été transformée en lieu de spectacle grâce à des gradins démontables, le public est nombreux malgré la chaleur, et la scène, entourée de platanes, a des toits parisiens pour toile de fond. Le Festival Paris l’Été, qui permet que la saison théâtrale ne s’achève pas en hoquetant au milieu du mois de juin, propose des expositions, des ateliers, des spectacles et des concerts jusqu’à la fin du mois de juillet. Parmi les œuvres programmées, plusieurs sont des reprises, comme Les Gros patinent, cabaret de carton, spectacle créé en juin dernier et depuis récompensé par le Molière du meilleur spectacle du théâtre public. Né de la complicité de Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan, il démontre une ingéniosité fascinante qui procure un plaisir juvénile.
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« À la ligne » d’après Joseph Ponthus au Théâtre du Train bleu – poétique du travail en usine

Le Théâtre du Train bleu programme cette année un spectacle produit par le Théâtre de Lorient, dirigé par Rodolphe Dana, à la tête du collectif Les Possédés depuis devenu le Collectif Artistique du Théâtre de Lorient. Après avoir monté des textes de Lagarce ou de Tchekhov, le collectif a pris un plaisir particulier à adapter des romans : Bullet Park de John Cheever, À la recherche du temps perdu de Proust à deux reprises ou Madame Bovary de Flaubert. Le spectacle de Katja Hunsinger et Julien Chavrial, À la ligne, s’inscrit dans ce sillage. Il est une adaptation d’un roman de Joseph Ponthus publié en 2019 et plusieurs fois primé. Avec ce récit d’usine, les acteurs redisent leur foi profonde en la littérature, en sa capacité à dire le monde et à le faire voir quand elle est amenée au théâtre.
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« Grensgeval (Borderline) » de Guy Cassiers et Maud Le Pladec au Parc des expositions d’Avignon – une question de regard sur les réfugiés

Grensgeval (Borderline) réunit autour des danseurs du Conservatoire royal d’Anvers et de quatre comédiens deux artistes : Guy Cassiers d’une part, metteur en scène flamand qui vient des arts plastiques et dont l’art se distingue par l’emploi de la vidéo sur scène, et Maud Le Pladec, de l’autre, chorégraphe française.…

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« Considering/Accumulations » d’après Kleist à la Commune d’Aubervilliers : polysémies

Artiste associé à la Commune d’Aubervilliers, Laurent Chétouane y crée Considering/Accumulations, un spectacle inspiré de l’essai d’Heinrich von Kleist, Sur le théâtre de marionnettes. A partir de ce dialogue qui amène à penser la question de la grâce, le chorégraphe conçoit une longue danse amoureuse accompagnée au piano et régulièrement irriguée par le texte, articulé en voix off.…

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