« Carte noire nommée désir » de Rébecca Chaillon aux Ateliers Berthier – performance réparatrice pour le corps des femmes noires
Carte noire nommée désir arrive aux Ateliers Berthier précédé de la polémique qui l’a entouré à Avignon, cet été. Le spectacle avait pourtant été créé en 2021 sans remous – indice qui aurait dû suffire à démonter toute appréhension et à rappeler à quel point Avignon est inflammable, et son public extrêmement susceptible. Rébecca Chaillon, performeuse et autrice, après plusieurs seuls en scène dans lesquels elle a posé les questions du corps et de l’alimentation – au cœur de Plutôt vomir que faillir, en ce moment à la MC93 – s’entoure cette fois de sept alliées pour aborder de manière à la fois plurielle et frontale le sujet du corps des femmes noires. Elle propose une longue performance qui module les registres et les angles d’attaque pour cerner la carte obscure du désir attaché à ce corps, performance qui rend possible un geste extrêmement puissant de réappropriation et de réparation.« Le Pays lointain » de Jean-Luc Lagarce, mis en scène par Clément Hervieu-Léger – au coeur des contradictions de l’oeuvre ultime
Le Pays lointain, spectacle de Clément Hervieu-Léger créé en septembre 2017, est présenté ce mois-ci à l’Odéon. Dans la même salle, il y a quelques mois à peine, Christophe Honoré faisait revivre sa famille artistique idéale dans Les Idoles, dont les membres n’étaient pas unis par le sang mais par le même virus du sida. Pour cette œuvre, Honoré assumait pleinement une situation de discours improbable : les morts venaient en tant que morts parler au public bien vivant, et les acteurs passaient d’une identité à l’autre selon la simple envie du metteur en scène. Cette cérémonie funéraire avait lieu dans un espace indéfini, qui évoquait un couloir de métro. Une continuité s’impose d’emblée avec le décor de Pays lointain : c’est cette fois un parking qui occupe la scène, occupé par une voiture désossée et une vieille cabine téléphonique. Là où Lagarce était un des personnages d’Honoré, il est maintenant invoqué en tant qu’auteur, mais avec une œuvre à forte charge autobiographique déjà abordé dans Les Idoles.« This Is How You Will Disappear » de Gisèle Vienne aux Amandiers – spectacle d’horreur
Gisèle Vienne reprend aux Amandiers de Nanterre This Is How You Will Disappear, créé en 2010 à Avignon. Dans ce spectacle, elle joue avec les codes du film d’horreur et ceux de la représentation, donnant à voir une œuvre déroutante.…
« Notre-Dame-des-Fleurs » de Jean Genet
Notre-Dame-des-Fleurs est le premier roman de Jean Genet, écrit dans la prison de Fresnes, en 1942, pour en sortir, pour s’extraire de sa cellule en attendant son audience et son jugement. L’œuvre – comme ailleurs chez Genet, par exemple dans Les Bonnes ou Les Nègres – superpose les niveaux de fiction et d’énonciation différents, qui en font la complexité et la richesse.…
« Le Côté de Guermantes » de Marcel Proust
Le troisième tome d’A la recherche du temps perdu, Le Côté de Guermantes, est de loin le plus volumineux. Il est celui qui marque la sortie de l’enfance, et l’entrée progressive dans la sphère mondaine.
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