« Mausolée » de Louise Chennevière [extrait] – tombeau de mots pour l’amour
Mausolée. Tu as ramassé sur le sol les feuilles par nos corps éparpillées. Je t'ai regardé faire en tirant lentement sur cette cigarette que tu venais de rouler, tes cigarettes épaisses, sans filtre, qui m'avaient toujours un peu brûlé, la gorge, les yeux, mais que j'aimais tant fumer, juste après. Je t'ai regardé les reposer soigneusement sur le bureau, une à une, dans l'ordre, hypnotisée par cette vision. Fascinée et inquiète, d'être soudain, démasquée.
À la ville une nouvelle extraordinaire nous attendait : sur un char tiré par un cheval efflanqué venait d’arriver une compagnie d’acteurs. Ils devaient rester quelques jours, ils joueraient, on aurait du théâtre. Le char recouvert par une grande bâche en toile cirée était là sur la place avec les décors et le rideau enroulés.







