Étiquette : Tiago Rodrigues

« Catarina ou la beauté de tuer des fascistes » de Tiago Rodrigues aux Bouffes du Nord – confronter les extrêmes, au péril du théâtre et de la pensée

Plusieurs spectacles de Tiago Rodrigues animent cette rentrée théâtrale : Dans la mesure de l’impossible aux Ateliers Berthier, Chœur des amants et Catarina ou la beauté de tuer des fascistes aux Bouffes du Nord. Les deux plus récents signalent un tournant politique dans la trajectoire du metteur en scène, jusque-là plutôt préoccupé de littérature (Bovary, The Way She Dies), d’offrir au théâtre son propre reflet (Sopro) ou d’explorer les fragilités du couple (The Way She Dies à nouveau et Chœur des amants). Tiago Rodrigues, nouveau directeur du Festival d'Avignon, semble désormais mettre son écriture et sa science du théâtre au service de sujets d’actualité plus ou moins sensibles : l’action humanitaire et le fascisme. Dans Catarina il aspire certainement à atteindre la complexité et la nuance que ses mises en abyme permettent d’ordinaire, et il donne l’impression d’y parvenir au début de Catarina. Mais il a beau multiplier les renversements, les infinies teintes de gris qui séparent le noir du blanc sont délaissées. Son art théâtral, pourtant brillamment mis en œuvre au début du spectacle, se trouve englouti par des discours extrêmes qui congédient la réflexion.
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« Lettres non-écrites » de David Geselson et « Choeur des amants » de Tiago Rodrigues à l’Espace 1789 – un petit supplément d’art

L’Espace 1789 à Saint-Ouen a proposé deux soirées en une ces derniers jours, avec Lettres non écrites de David Geselson et Chœur des amants de Tiago Rodrigues. Ces deux spectacles ont d’abord pour point commun David Geselson, concepteur, auteur et lecteur dans le premier spectacle, et acteur dans le second. De manière plus profonde, ces deux œuvres s’intéressent à des vies ordinaires, non pas celles qui font l’objet de tragédies, mais celles dont les joies et les malheurs plus modestes les apparentent aux nôtres. Le défi consiste dans les deux cas à les mettre en mots et en jeu pour qu’elles deviennent théâtre.
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« The Way She Dies » de Tiago Rodrigues à la Bastille – déclaration d’amour, à la littérature

Après Bovary en avril 2016, Tiago Rodrigues s’attaque à une autre grande héroïne de la littérature, Anna Karénine, dans The Way She Dies. Avec ce titre, il attire d’emblée l’attention sur la mort célèbre du personnage, qui se jette sous les roues d’un train dans la gare-même où elle avait rencontré son amant Vronski. La mise en valeur du suicide du personnage laisse croire à une reconstitution de l’histoire qui y a mené. Néanmoins, l’approche de Tiago Rodrigues est tout autre, et cet épisode qui paraît au centre de l’adaptation n’en est en réalité que le point de fuite. Le travail mené par l’auteur avec deux membres du tg STAN et deux acteurs portugais déplace en effet le centre de gravité du spectacle, du suicide d’Anna Karénine à sa séparation avec son mari, du tragique romanesque au quotidien, plus proche, plus sensible et ainsi plus appropriable.
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« Sopro » de Tiago Rodrigues au Cloître des Carmes – hommage au théâtre depuis ses coulisses

Déjà présent au Festival d’Avignon de 2015 avec sa réécriture de l’Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, l’artiste portugais Tiago Rodrigues est réinvité cette édition 2017. Outre un spectacle jeune public, Tristesse et joie dans la vie des girafes, Rodrigues a créé pour le Festival Sopro, « souffle », au Cloître des Carmes.…

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« Bovary » d’après Flaubert à la Bastille : quand la littérature devient théâtre

D’avril à juin, l’artiste portugais Tiago Rodrigues, grande figure du théâtre dans son pays et à l’échelle internationale, a entrepris d’occuper le Théâtre de la Bastille. Occupation Bastille entend en effet repenser les relations entre les artistes et un théâtre, entre un théâtre et son public, et entre des spectateurs et des artistes, et ceci à travers un long temps de création qui donnera lieu à plusieurs soirées, Ce soir ne se répétera jamais, et une œuvre, Je t’ai vu pour la première fois au Théâtre de la Bastille.…

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