Étiquette : maladie

« Fuck Me » de Marina Otero au Théâtre du Rond-Point – la performance jusqu’à son extrême limite

Le Théâtre du Rond-Point inaugure sa saison avec la reprise d’une trilogie de Marine Otero, composée de Fuck Me, Love Me et Kill Me. Dans ces trois spectacles, la chorégraphe, danseuse et performeuse argentine s’inspire de sa vie et choisit son corps, son histoire familiale, ses relations amoureuses ou ses troubles mentaux comme objet de ses œuvres – dimension autobiographique, ou autofictionnelle dit-elle en nuançant, qui met l’accent sur leur caractère performatif. Dans le premier volet de la trilogie intitulée « Recordar para vivir », « se rappeler pour vivre », Marina Otero s’entoure de cinq danseurs pour se raconter. Bien loin d’avoir été érodé par le temps depuis sa création en 2020, Fuck Me a gagné en puissance, le geste de l’artiste se montrant plus conscient que jamais des effets qu’il produit et qu’il manipule.
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« King Lear Syndrome » d’Elsa Granat au TGP – Lear, de la tempête au naufrage

Le Théâtre Gérard Philipe, sous la direction de Julie Deliquet, prend la forme d’un temple pour les metteuses en scène de notre époque. En plus de ses propres créations, des spectacles de Tamara Al Saadi, Lorraine de Sagazan, Elsa Granat, Julie Bérès, Pauline Sales et d’autres encore ont été programmés cette année. Ces femmes, qui appartiennent à la même génération à quelques années près, s’imposent dans le paysage théâtral contemporain et en modifient les contours. En plus des questions qu’elles amènent au plateau et qu’elles abordent généralement avec beaucoup de justesse, elles paraissent convoquer une sensibilité bien particulière. Une sensibilité profonde, intime, qui donne l’impression d’appartenir à cette génération, de se situer de plain-pied avec la création contemporaine. Elsa Granat, dans King Lear Syndrome créé ces jours-ci au TGP, confirme l’intuition qu’une mise en scène au féminin se déploie et déplace nos expérience spectatrices. Dans ce spectacle, elle aborde les relations des jeunes adultes avec leurs pères, de la maladie, de la fin de vie et de la mort – tout ceci en dialogue avec Shakespeare, qui donne de l’ampleur à sa démarche et un tour épique aux vies de misère qu’elle représente sur scène.
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« La Montagne magique » de Thomas Mann – une expérience du temps

Quelques mois après la publication de La Mort à Venise, nouvelle d’une centaine de pages que Luchino Visconti a rendu célèbre en l’adaptant au cinéma, Thomas Mann se lance dans un nouveau chantier qui l’occupera près de dix ans, La Montagne magique. Il commence l’écriture de cet ample roman de près de 1000 pages en 1913, à la veille du premier conflit mondial du début du XXe siècle. Mais s’il choisit pour arrière-plan de son œuvre le monde dans lequel il vit, il ne mentionne l’actualité brûlante dont il est le témoin que dans le tout dernier chapitre. Le récit qu’il déploie, qui relate la vie de pensionnaires retirés dans un sanatorium en haute montagne, se tient en effet à distance du « monde d’en bas » et des bouleversements qui s’y préparent. Plutôt que de s’efforcer de penser directement les événements de son époque, Thomas Mann mène dans cette œuvre une réflexion sur le temps, qui, de manière inattendue, finit par ramener à l’Histoire.
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« Sopro » de Tiago Rodrigues au Cloître des Carmes – hommage au théâtre depuis ses coulisses

Déjà présent au Festival d’Avignon de 2015 avec sa réécriture de l’Antoine et Cléopâtre de Shakespeare, l’artiste portugais Tiago Rodrigues est réinvité cette édition 2017. Outre un spectacle jeune public, Tristesse et joie dans la vie des girafes, Rodrigues a créé pour le Festival Sopro, « souffle », au Cloître des Carmes.…

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« Crime et châtiment » de Dostoïevski – abîmes

En 1866 est publiée la première grande œuvre de Dostoïevski, Crime et châtiment. Grande, au sens premier d’ample, de longue, par rapport aux nouvelles ou au romans plus courts qui précèdent, mais grande aussi dans la mesure où elle est aussitôt perçue comme le chef-d’œuvre de l’auteur – avant d’être mise en balance par les autres grandes œuvres qui suivent, L’Idiot, Les Démons ou plus encore Les Frères Karamazov.…

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« Coma » de Pierre Guyotat au Théâtre de la Ville

Au Théâtre de la Ville, Patrice Chéreau s’empare une nouvelle fois du « je » de Pierre Guyotat, ce « je » qui pèse sur l’écrivain contemporain, et dont il cherche à se débarrasser par l’écriture. Ce spectacle ambigu, entre lecture et interprétation scénique, est une plongée dans Coma, œuvre profondément personnelle de Guyotat. …

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