« Le Grand Inquisiteur » de Sylvain Creuzevault d’après Dostoïevski à l’Odéon – Creuzevault, Christ ou Grand Inquisiteur ?
Après l’Allemand Frank Castorf, qui a adapté presque toutes les œuvres de Dostoïevski depuis 1999, c’est au tour de Sylvain Creuzevault de revenir avec obsession à cet auteur. En 2018, il se lançait avec Les Démons. En 2019, il adaptait pour quelques représentations seulement avec les étudiants du Théâtre National de Bordeaux L’Adolescent. Cette saison, il présente deux spectacles à l’Odéon : Le Grand Inquisiteur et Les Frères Karamazov. Tous deux sont étroitement liés : la "Légende du Grand Inquisiteur" est un des chapitres les plus célèbres des Frères Karamazov, une œuvre dans l’œuvre, un « poème » comme le présente Ivan Karamazov, qui court sur une vingtaine de pages. Ce morceau a déjà été isolés par d’autres metteurs en scène avant Creuzevault – par Peter Brook et Patrice Chéreau notamment –, mais le but n’est pas ici d’en donner une simple lecture théâtralisée. Le spectacle de plus d’une heure et demie prend la forme d’un dialogue avec ce texte, d’une mise en perspective historique et politique qui entend souligner la pertinence de la pensée de Dostoïevski.« Humiliés et offensés » de Dostoïevski – raconter, ou revivre
Parmi les œuvres dites de jeunesse de Dostoïevski, s’en trouve une aussi ample que celles de la maturité. Il s’agit d’Humiliés et offensés, roman écrit avant la double rupture que constituent le séjour de Dostoïevski au bagne, raconté dans ses Carnets de la maison morte, et l’écriture des Carnets du sous-sol, son œuvre la plus sombre et la plus pessimiste quant à la nature humaine.…
« Karamazov » d’après Dostoïevski à la Carrière de Boulbon – de l’art de raconter une histoire sur scène
Après plusieurs mois d’attente depuis l’annonce d’une nouvelle adaptation de Dostoïevski, cette fois-ci par Jean Bellorini après Vincent Macaigne et avant Frank Castorf à la rentrée prochaine, voici venu le moment de découvrir Karamazov. L’espoir investi dans ce spectacle était au moins aussi grand que le défi que se sont posé le metteur en scène et sa troupe, et il aurait probablement fallu un miracle pour qu’il soit comblé.…