« Panoramaaaaa » de Philippe Découflé à la Grande Halle de la Villette

Sous la Grande Halle de la Villette, Philippe Découflé et la compagnie DCA nous présentent leur Panorama. Près de trente ans de carrière sont passés en revue à travers de courtes scènes, tantôt ludiques, tantôt poétiques. Un véritable parcours au sein d’une esthétique protéiforme et enchanteresse.

Un défilé de majorettes nous plonge dans une ambiance acidulée, alors même que les lumières sont encore allumées et que le public s’installe. L’enthousiasme communicatif de la troupe et le caractère spectaculaire de leurs gestes instaure une atmosphère de cirque, dont on retrouvera des traits dans l’enchaînement de « numéros » aux esthétiques diverses.

En effet, pas d’autre ligne directrice pour ce spectacle que la jouissance d’explorer corps, musiques, lumières et moyens scéniques dans la richesse et la créativité de leurs rapports. Les transitions sont assurées par des passages au noir ou par un unique interlocuteur à la fois drôle et attendrissant, qui entretient une relation intime avec la salle.

Les artistes dansent, chantent et racontent des histoires à dormir debout ou à coucher dehors. Pendus au bout d’un élastique ou martyrisés pas des mains gigantesques, ils se prêtent généreusement au jeu et changent de registre et de costumes en un tour de main, grâce aux coiffeuses laissées a vue sur les côtés de la scène. On distingue parmi les sept des personnalités bien marquées, qui se fondent quand il le faut dans le groupe pour lui redonner son unité.

C’est souvent spectaculaire, parfois envoûtant et à d’autres moments d’une simplicité poignante : un cocktail d’émotions, suscité par ces corps synchronisés, souples et surtout très expressifs. En l’espace de quelques minutes seulement, des histoires aux émotions fortes et contradictoires se dessinent sans en passer par les mots.

Ces courts tableaux offrent le luxe d’en préférer par rapports à d’autres. On se retrouve en communauté pour des points d’orgue et chacun finit par y trouver son compte. Certains y verront là la preuve d’un spectacle facile, alors que la plupart se contentera de se réjouir du plaisir procuré.

Quand le rideau de fond de scène se rouvre, dévoilant la Grande Halle dans sa longueur, c’est le signal que prend ici fin l’aventure. Une dernière chorégraphie nous chatouille le bout des doigts avant de laisser place aux applaudissements des spectateurs conquis, quel que soit leur âge.

F. pour Inferno

Pour en savoir plus sur « Panorama », rendez-vous sur le site du Parc de la Villette.

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