« Quai ouest » de Koltès mis en scène par Ludovic Lagarde au Théâtre Nanterre-Amandiers – errances dramaturgiques
Ludovic Lagarde fait partie des rares metteurs en scène aujourd’hui qui montent des textes de théâtre – de Tchekhov, Brecht, Shakespeare, Sarah Kane, Büchner, Jelinek... et d’autres moins renommés qu’il contribue à faire connaître. Avec un tel répertoire, il paraissait inévitable qu’il en vienne à Koltès. Lagarde ne choisit pas l’une des plus connues de cet auteur, mais Quai ouest, qui n’a fait l’objet que d’une vingtaine de mises en scène en France depuis la création de Patrice Chéreau en 1986. C’est justement au même endroit, à Nanterre, qu’est programmé le spectacle, mais dans le bâtiment temporaire, en attendant la fin des travaux. Entouré de ses acteurs fétiches, Lagarde promet un beau spectacle. Le rendez-vous est cependant manqué, ce spectacle ne sera pas mémorable comme ont pu l’être L’Avare ou la trilogie Büchner. À défaut d’être embarqué, on aura pensé à tout ce que pourrait ou devrait être une mise en scène de ce texte.« mauvaise » de debbie tucker green, mis en scène par Sébastien Derrey au T2G – douloureux combat de la parole contre le silence
Alors que les théâtres ont travaillé d’arrache-pied pendant des semaines dans la perspective de leur réouverture mi-décembre, qu’ils ont réinventé leurs saisons, leurs horaires et leurs modalités d’accueil tandis que les artistes reprenaient intensément les répétitions, animés par l’espoir de retrouver le public, cinq jours seulement avant la date de réouverture annoncée, le Premier ministre annonçait qu’elle n’aurait pas lieu, démontrant, une fois de plus, un violent mépris à l’égard des artistes et les structures culturelles, jugées inessentielles – moins essentielles en tout cas que les magasins de vêtements, de sport, de décoration, de jouets ou de farces et attrape. Cette décision soumet à nouveau à l’épreuve de la patience ceux pour qui la culture n’est pas un bonus dans le quotidien, mais le métier, la raison de vivre, la passion, mais elle fournit surtout de nouveaux motifs de colère, sentiment qui s’ajoute à l’épuisement, la lassitude et la perte de sens, maîtres de nos quotidiens depuis plusieurs mois. Dans le désert culturel annoncé jusqu’en janvier, le T2G a néanmoins trouvé le moyen de créer un espace de résistance, qui prend des allures d’oasis. Le Centre dramatique national de Gennevilliers a décidé de maintenir quelques dates des représentations de mauvaise, spectacle qui aurait dû être créé en novembre à la MC93 et qui a été reporté mi-décembre au T2G. Après les annonces du 10 décembre, ces représentations auraient encore dû être annulées, renvoyées à un avenir incertain alors que se pressent et se chevauchent dans les mois à venir près d’un an de théâtre depuis mars dernier. Trois représentations, uniquement ouvertes aux programmateurs et journalistes, ont cependant permis que le texte de debbie tucker green, figure éminente de l’avant-garde théâtrale britannique, soit pour la première fois créé en France et qu’il trouve ainsi une forme certes diminuée d’existence auprès des professionnels du secteur, à défaut du public, mais d’existence tout de même. Pour que la nouvelle contrainte du couvre-feu soit respectée, le spectacle a donc été présenté pour trois dates à 17h30, devant une poignée de spectateurs. L’ambiance est complice, feutrée entre les visages masqués qui pour la plupart se connaissent ou se reconnaissent, mais ceux qui ont le privilège de retourner une dernière fois en salle avant de clore l’annus horribilis 2020 sont loin de fanfaronner.« La Peste » de Camus – résistance
Quelques temps après la guerre, en 1947, Camus publie La Peste. A l’heure de la reconstruction, du monde et du sens, il s’agit pour l’auteur de penser la question du mal par le biais d’une allégorie. Le mal prend ainsi dans son œuvre une forme concrète, celle de la peste, qui menace toute la population de mort d’une ville.…
« Rêve et folie » de Georg Trakl aux Amandiers – résistance
Dans le cadre du Festival d’Automne, Claude Régy présente sa dernière création Rêve et folie au Théâtre des Amandiers de Nanterre. A plus de quatre-vingt dix ans, le metteur en scène français poursuit la quête sur le langage et sa capacité à cerner l’indicible qu’il a entreprise il y a près d’un demi-siècle.…
Notes et contre-notes sur « Jacques ou la Soumission » (2/3)
Jacques, une fois seul sur scène, se met en effet à parler, avec gravité, après un long silence qui marque une pause après le flux ininterrompu de parole auquel on a assisté. Il se demande « que me veut-on ? », exprimant le sentiment d’être tenu à quelque chose, débiteur par rapport à sa famille.…
« Toujours la tempête » de Peter Handke aux Ateliers Berthier – Le souffle épique de la mémoire
Alain Françon réunit autour de lui les comédiens qui lui sont chers pour sa dernière création, présentée aux Ateliers Berthier de l’Odéon. Toujours la tempête, texte de Peter Handke publié en 2012, est un récit épique qui touche à la mémoire et à l’histoire, à la traversée de la Deuxième Guerre mondiale par une famille de Slovènes de Carinthie, reconstituée par leur descendant, Peter Handke lui-même devenu narrateur, qui rend vie aux morts.…
« Voir hors de nous ce qui est en nous » : Claude Régy, passeur de Tarjei Vesaas dans « Brume de dieu »
Communication dans le cadre de la journée d’études « Langages du théâtre et de la psychanalyse »,
organisée le 7 février 2015 par l’Ecole doctorale « Recherches en psychanalyse et psychopathologie »
de l’Université Paris-Diderot.
« Voir hors de nous ce qui est en nous » : Claude Régy, passeur de Tarjei Vesaas dans Brume de dieu…
Le Pavillon Flaubert à Croisset
En plein cœur de la zone portuaire de Rouen, le pavillon de Croisset est aujourd’hui un lieu emblématique au moment d’aborder Flaubert. C’est en effet là qu’il a écrit toute son œuvre, ou du moins dans la maison de villégiature dont dépendait le pavillon.…