« Koulounisation » de Salim Djaferi au Théâtre de la Bastille – leçon de linguistique au service de l’histoire
Le Théâtre de la Bastille reprend ce printemps un spectacle créé à Bruxelles en 2021, qui a déjà beaucoup tourné en France – au Wet°, dans le Off et dans le cadre du Festival Impatience en 2022, puis à Montreuil, à Châtillon ou à Saint-Ouen. La bonne réputation que Koulounisation a acquise dès ses débuts et le fait que la problématique abordée – la guerre d’Algérie, et plus largement la colonisation – résonne depuis plusieurs endroits de notre actualité saturée expliquent sans doute que les responsables des lieux théâtraux parient sur le fait que leur salle sera pleine. Théâtralement, le spectacle ne repose pas pour autant uniquement sur la performance de Salim Djaferi. D’une simplicité presque provocante au départ, le seul en scène se densifie à tous les niveaux – dramaturgique, scénique, actoral – à mesure qu’il progresse.« Blanche » de Catherine Blondeau – éclats d’une identité scindée
Catherine Blondeau, directrice du Grand T de Nantes (maison de la culture de la Loire-Atlantique), a publié au début de cette année son deuxième livre, après un premier roman paru en 2019, Débutants. Le texte, intitulé Blanche, est cette fois inclassable. Il relève plus de l’autobiographie que de la fiction, mais une autobiographie séquencée en courts chapitres, si courts qu’ils ressemblent à des fragments, des éclats, grâce auxquels l'autrice s'efforce de retracer le parcours biographique et intellectuel qui l'a amenée à prendre conscience du fait qu’elle était blanche.« The Hidden Force » d’Ivo van Hove à la Villette – dissolution des frontières
Dans le cadre du Festival 100% qu’organise la Villette, qui réunit plusieurs disciplines, sont invités les metteurs en scène belges Jan Lauwers et Ivo van Hove. Ce dernier présente un autre volet de sa trilogie autour des œuvres de Louis Couperus, auteur néerlandais méconnu au-delà des frontières de son pays : après Les Choses qui passent, présenté à Avignon l’année dernière, le public français découvre désormais The Hidden Force. Pour ce spectacle, Ivo Van Hove s’inspire d’un roman qui porte sur l’histoire coloniale des Pays-Bas, centré sur la figure du Résident. Comme le Consul de Malcolm Lowry dans Au-dessous du volcan, ou le directeur de comptoir Kurtz d’Au cœur des ténèbresde Conrad, ce personnage incarne le choc de deux civilisations et la nécessaire dissolution de l’une dans l’autre – mais pas celle que l’on croit. Pour figurer les contradictions d’Otto van Oudjick, Ivo van Hove entraîne au cœur de la jungle indonésienne, où se déchaînent les éléments et s’évanouissent les repères.« Vagos rumores » par le Teatro D’Dos au Centre culturel Raquel Revuelta – Spleen d’un poète cubain
Le Teatro D’Dos, dirigé par Julio César Ramirez, présente sa dernière création au Théâtre Raquel Revuelta, dans le Vedado. Le travail de la compagnie, créée en 1990, se distingue par la place centrale qu’elle accorde aux œuvres du théâtre cubain. Julio César Ramirez a ainsi déjà monté plusieurs œuvres d’Abelardo Estorino, dramaturge contemporain décédé en 2013.…
« Le Socle des vertiges » de Dieudonné Niangouna aux Amandiers
Dieudonné Niangouna présente au Théâtre des Amandiers un spectacle qu’il a mûri pendant plusieurs années. Derrière un titre prometteur, Le Socle des vertiges, se cache une violente dénonciation qui agresse sans relâche celui qui réussit à tenir jusqu’à la fin du spectacle.…