Étiquette : Carlos Celdrán

« Mystères et petites pièces » de Carlos Celdrán, traduit de l’espagnol (Cuba)

Mystères et petites pièces est une œuvre kaléidoscopique autour de la figure d’un vieux maître de théâtre que des jeunes gens viennent trouver pour prendre conseil. Entre deux séances de répétition, l’artiste révèle ses angoisses, ses colères, ses espoirs et ses doutes lors de séances avec son psychiatre. À l’épidémie du SIDA qui touche Cuba dans les années 1990, esquissée en arrière-plan des répétitions, se mêlent les souvenirs des débuts de l’artiste dans les années 1970. La confrontation de ces deux temporalités soulève la question de la portée politique du théâtre dans un pays où l’art est soumis à l’épreuve du pouvoir et de la censure.
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« Dix millions » de Carlos Celdrán, traduit de l’espagnol (Cuba)

Dans 10 millones, Carlos Celdrán retrace le parcours de l’enfant qu’il a été, mais peut-être plus encore celui de ses parents. Leur histoire est celle de toute une génération, celle qui a connu la Révolution cubaine et qui s’est déchirée en deux camps : les partisans d’une part, pris d’une nouvelle passion politique et d’un espoir sans limite – telle la mère de Celdrán –, et les sceptiques, qui ont préféré renoncer à un idéal qui paraissait trop beau pour être vrai pour se consacrer à une vie plus tranquille – tel le père de Celdrán.
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« Misterios y pequeñas piezas » de Carlos Celdrán – récit de (dé-)formation

Dans Misterios y pequeñas piezas, Carlos Celdrán passe une nouvelle fois sa vie au tamis du théâtre. Après le roman des origines, qui reconstituait la triade père-mère-fils et partant ainsi du plus intime atteignait le cœur de problématiques politiques dans Diez millones, le metteur en scène se penche cette fois sur sa formation et se demande comment apprendre d’un maître et comment s’en affranchir pour s’affirmer comme artiste à son tour. Ce récit s’élabore cette fois encore entre la table et le plateau, et travaille à innerver le vécu de fiction pour le rétablir de la distance et le rendre partageable.
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« Aire frío » de Virgilio Piñera – Non, non rien n’a changé, tout, tout a continué

Six ans après la création du spectacle, qui avait alors rencontré un grand succès – consacré par le Prix de la critique après avoir cumulé plus de cent dates, à travers le pays et au-dehors –, Argos Teatro revient à Aire frío. Quelle nécessité amène aujourd’hui Carlos Celdrán et sa compagnie à remonter ce texte de Virgilio Piñera, l’une des plus grandes œuvres de la littérature dramatique cubaine ? Depuis 2012, comment le contexte actuel peut-il renouveler la lecture de ce spectacle ? En un mot, qu’est-ce qui a changé, qui changerait tout dans sa réception ? En réalité, rien. Et c’est précisément de cela que traite la pièce : l’inertie, le temps qui passe, les individus qui agonisent, les espoirs qui meurent, l’irrémédiable répétition du même… Parce que le spectacle reste pleinement d’actualité, comme le texte de Piñera écrit en 1958, la reprise est puissante. Elle révèle la force de cette œuvre grâce à une immense précision de la mise en scène, et une direction d’acteurs extraordinaire, au plus près de la vie.
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Autofiction théâtrale : de l’écriture au plateau, enquêtes sur le passé dans « 10 millones » de Carlos Celdrán

Article paru dans le n°185 de la revue de théâtre latino-américain Conjunto, dans le dossier "Document, témoignage, autoréférence"

« Je ne suis pas l’auteur. Je n’ai pas écrit ce texte. Je le dis en son nom. Au nom de l’auteur. De celui qui a écrit les mots que je dis en ce moment. Ceux-là ». Telles sont les premières phrases du personnage désigné comme “L’Auteur”, dans l’oeuvre de Carlos Celdrán, 10 millones. D’entrée de jeu, un hiatus surgit entre le comédien et le rôle qu’il interprète, qui invoque en outre la figure de l’auteur du texte qu’il prononce. Une béance qui met en valeur la question de l’écriture et la place au cœur du spectacle.
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« Sistema » d’Abel González Melo – société à la dérive

Tout le mois d’août était présenté dans le théâtre de la compagnie Argos Teatro Sistema. Le spectacle a réuni trois artistes cubains : le jeune auteur Abel González Melo, le tout aussi jeune metteur en scène Yeandro Tamayo et le maître Carlos Celdrán, qui a ouvert les portes de son théâtre et porté son regard attentif à la création de cette œuvre, publiée il y a trois ans mais jusque-là jamais mise en scène.…

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