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« La Septième » de Marie-Christine Soma au T2G – odyssée philosophique d’un Ulysse immortel

Au T2G, est repris pour quelques dates un spectacle créé en novembre 2020 mais empêché par le covid, qui n’a commencé pour de bon sa tournée qu’en 2022. La Septième, de Marie-Christine Soma, est l’adaptation du dernier roman du même titre d’un recueil intitulé 7, écrit par le philosophe Tristan Garcia. Le destin du spectacle, qui a survécu à la pandémie et continue d’être programmé malgré les lois du marché du spectacle vivant qui réclament la nouveauté, imite en quelques sortes celui du personnage du roman : « la septième » désigne la dernière vie d’un être qui, réactivant la croyance selon laquelle les chats auraient plusieurs vies, ressuscite plusieurs fois. Ce récit des différentes existences d’un homme immortel est porté pendant deux heures vingt de spectacle par Pierre-François Garel qui, seul sur scène, parvient à embarquer dans une aventure philosophique.
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« Edelweiss [France Fascisme] » de Sylvain Creuzevault aux Ateliers Berthier – documentaire théâtral

La saison au Théâtre de l’Odéon s’ouvre avec un spectacle de Sylvain Creuzevault, artiste associé du lieu. Après un cycle Dostoïevski, le metteur en scène a pris ses distances avec l’auteur russe à l’occasion d’un travail avec le groupe 47 de l’École du TNS, qui a donné lieu à un spectacle, L’Esthétique de la résistance, d’après un roman de Peter Weiss. Creuzevault a imaginé offrir un pendant à l’histoire d’un jeune ouvrier allemand dans les milieux clandestins antifascistes, entre 1937 et 1945 : une genèse du fascisme à la française, pendant la Seconde Guerre mondiale. Le résultat offre une grande leçon d’histoire, au plateau, qui relève moins du théâtre documentaire que du documentaire de type théâtral. Un genre inédit, un peu bâtard, qui a ses lourdeurs et ses fulgurances.
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« Les Frères Karamazov » de Sylvain Creuzevault au Théâtre de l’Odéon – l’allégresse de Dostoïevski sur scène

Tandis que Guy Cassiers présente en ce moment son adaptation des Démons avec la troupe de la Comédie-Française, Sylvain Creuzevault adapte Les Frères Karamazov, un an après la date de sa programmation initiale. L’automne théâtral 2021 aura donc été dostoïevskien, alors que s’achève l’année du bicentenaire de la naissance de l’auteur. Le metteur en scène flamand et le français, tous deux grands adaptateurs de romans à la scène, ont cependant opté pour des principes très différents pour se mesurer à ces œuvres. La première chose qui distingue leurs démarches est même avant cela que c’est sur invitation que Cassiers en est enfin venu à s’intéresser à Dostoïevski, alors que Creuzevault poursuit avec ce spectacle un compagnonnage initié en 2018 avec Les Démons, et poursuivi en 2019 par L’Adolescent et en 2020 par Le Grand Inquisiteur. Comme l’Allemand Frank Castorf, le metteur en scène français revient de manière obsessionnelle à Dostoïevski, mais il se déplace avec lui, d’une œuvre à l’autre – à moins que ce soient les confinements et couvre-feux successifs qui aient fait mûrir son spectacle, qui lui aient donné un air beaucoup plus sage que son Grand Inquisiteur, aussi foutraque que pointu philosophiquement (et dans cette mesure peut-être un peu plus dostoïevskien). Toujours est-il que Creuzevault atteint ici un point d’équilibre extraordinaire entre une lisibilité alliée à une immédiateté théâtrale séduisantes, et une densité, une profondeur, une exigence intellectuelle, une finesse de lecture proprement jubilatoires.
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« Les Démons » de Sylvain Creuzevault aux Ateliers Berthier – embarquement au cœur de la tempête dostoïevskienne

Après Jean Bellorini et Frank Castorf ces derniers mois, c’est au tour de Sylvain Creuzevault de se prêter à l’adaptation d’un roman de Dostoïevski. La pratique est fréquente depuis 1910 en France, initiée par Jacques Copeau, bientôt imité par Gaston Baty, André Barsacq, Albert Camus, Chantal Morel, Roger Planchon ou Vincent Macaigne – pour ne pas citer les autres grands metteurs en scène européens qui s’y sont essayés. En adaptant Les Démons, Sylvain Creuzevault s’inscrit donc dans cette grande tradition théâtrale et se soumet à ce qui est presque devenu un passage obligé dans le parcours d’un artiste.
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