« Nous, l’Europe, Banquet des peuples » de Laurent Gaudé et Roland Auzet – construire un récit européen, avec les Beatles
L’une des créations les plus attendues de ce Festival d’Avignon 2019 est Nous, l’Europe, Banquet des Nations, spectacle présenté dans la Cour du Lycée Saint-Joseph. Alors que dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes Rambert, ses acteurs et Jacques Weber soulevaient la question du nationalisme à travers le portrait d’une famille d’artistes de la veille de la Première Guerre mondiale à celle de la Seconde, Laurent Gaudé et Roland Auzet choisissent de traiter la même problématique à l’échelle européenne et non intime, avec des comédiens de toute nationalités. Ces spectacles sont comme l’envers l’un de l’autre, leurs défauts et leurs qualités paraissant symétriquement opposés si l’on en croit les retours qui ont entouré l’accueil d’Architecture. Alors que la dernière œuvre de Rambert est taxée d’être bavarde mais que le jeu de ses acteurs est chaque fois loué, la langue de Gaudé se distingue à nouveau par sa beauté et sa justesse, au point presque de menacer toute possibilité de jeu pour les acteurs.« Le Narrateur » de Walter Benjamin [extrait] – information VS narration
Le premier signe avant-coureur d’un processus, qui devait aboutir au déclin de la narration, fut l’apparition du roman au début des Temps modernes. Ce qui distingue le roman du récit (et de l’épopée au sens étroit), c’est qu’il est inséparable du livre. Le roman n’a pu se développer qu’avec l’invention de l’imprimerie. La tradition orale – domaine de l’épopée – est d’une tout autre nature que ce qui fait l’étoffe même du roman.« Peer Gynt » d’Ibsen : féérie
« Ce que j’ai écrit de plus fou ». C’est en ces termes qu’Ibsen parle de sa pièce Peer Gynt, écrite lors d’un moment de crise, alors qu’il est en exil volontaire en Italie et qu’il se trouve donc loin de son pays et loin du théâtre.…