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« Bérénice » de Romeo Castellucci au Théâtre de la Ville – fantasmes castelluppertiens de Bérénice

Ce spectacle était d’emblée annoncé comme un temps fort de la saison en cours, depuis près d’un an : il annonçait le retour de Castellucci sur la scène théâtrale française après plusieurs mises en scène d’opéra avec une adaptation de Bérénice de Racine et Isabelle Huppert dans le rôle principal, pour la première fois dirigée par le grand maître italien. Le nom du personnage, celui de l’actrice et celui de l’artiste se disputent la première place sur l’affiche du Théâtre de la Ville, récemment rouvert. La salle comble, plus mondaine que d’ordinaire encore, se divise au moment des saluts : après plusieurs vagues de départ en cours de spectacle, une partie du public hue Isabelle Huppert et ses comparses de scène tandis qu’une autre essaie de couvrir les cris désapprobateurs d’applaudissements frénétiques et de « bravo ». La proposition radicale – comme attendu – scinde. Si cette mise en scène n’est pas du Racine, ni même une lecture de Racine, elle est pourtant bien du Castellucci, et bien du Huppert, qui à eux deux fantasment de loin en loin le personnage de Bérénice pour créer à partir d’elle des images aussi neuves que déroutantes.
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« Ödipus der Tyrann » de Castellucci au Théâtre de la Ville : hébétude esthétique

Pour la deuxième année consécutive, Romeo Castellucci est invité d’honneur du Festival d’Automne. Présent régulièrement depuis 2000, il présente pour cette saison trois spectacles dans trois lieux différents : Ödipus der Tyrann d’Hölderlin, au Théâtre de la Ville, Le Metope del Partenone, à la Villette, d’après les frises du Parthénon d’Athènes, et Orestie (une comédie organique ?

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« Go down, Moses » de Romeo Castellucci au Théâtre de la Ville – Contemplations castelluciennes –

Le Festival d’Automne propose cette année un portrait de Romeo Castelluci, au travers de trois créations : Go down, Moses, présenté au Théâtre de la Ville ; Schwanengesang D744, au Théâtre des Bouffes du Nord fin novembre, et Le Sacre du Printemps, à la Grande halle de la Villette en décembre.…

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« The Four Seasons Restaurant » de Romeo Castellucci au Théâtre de la Ville

Au Théâtre de la Ville, Romeo Castellucci reprend son spectacle présenté l’année dernière au Festival d’Avignon, The Four Seasons Restaurant. En parler relève du défi : l’appeler original semble faux, hors normes un peu plus vrai, imprévisible c’est indubitable et se résoudre à le dire inqualifiable reviendrait à le qualifier.…

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« MAMI » de Mario Banushi au Gymnase du Lycée Aubanel – une étreinte

Enfin un nom inconnu dans la programmation du Festival d’Avignon, et avec lui la promesse d’une découverte : il s’agit de celui de Mario Banushi, artiste de 26 ans qui a grandi entre l’Albanie et la Grèce. Ce dernier pays a reconnu la qualité de son travail déjà, de son premier court-métrage et de ses deux précédents spectacles. Avignon contribue à cette notoriété grandissante en programmant MAMI, créé en février dernier, qui sera repris au Théâtre de l’Odéon la saison prochaine, ainsi que Goodbye, Lindita, qui date de 2023. MAMI découvre un geste artistique extrêmement délicat et un langage scénique et plastique singulier. Cette composition sans paroles autour de la figure de la mère plonge dans une rêverie dense, qui a la douceur et la puissance d’une étreinte.
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« Ophelia’s Got Talent » de Florentina Holzinger à la Villette – regard funambule sur performances aquatiques

En attendant le Festival d’Avignon, la saison s’achève à la Villette avec Ophelia’s Got Talent, spectacle de la chorégraphe autrichienne Florentina Holzinger créé en 2022 à la Volksbhüne. L’œuvre est aussitôt entrée au répertoire de l’institution berlinoise à laquelle l’artiste est associée, et a déjà connu une tournée importante en Europe avant de nous parvenir. Les repères sont cependant un peu brouillés par la catégorisation en « danse » du spectacle, qui semble plutôt relever de la performance et qui est « aussi du théâtre » comme le reconnaît Florentina Holzinger. Dans tous les cas, une dramaturgie soignée immerge dans une réflexion sur la représentation du corps féminin à travers le motif de l’eau, élément convoqué grâce à de nombreuses figures artistiques et exploré par des actions spectaculaires sur scène.
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Présences de Dostoïevski dans « Onzième » de François Tanguy : le resurgissement du théâtre sur la scène du Radeau par le biais du roman

Alors que le Théâtre du Radeau a constamment questionné les notions de fable, d’intrigue et de personnages dans ces premières créations, Onzième (2011) apparaît comme une étape décisive dans la reconquête de la parole et de la théâtralité engagée par la compagnie depuis la fin des années 1990. Ce spectacle soulève en effet la question de l’adaptation romanesque par la place qu’il accorde à deux romans de Dostoïevski, Les Démons et Les Frères Karamazov. La présence de ces deux œuvres paraît d’autant plus insistante que les cinq dialogues qui en sont extraits sont paradoxalement identifiés par le public comme des moments théâtraux. Pour envisager la façon dont la théâtralité resurgit sur la scène du Radeau par le biais du roman, cet article se propose de revenir sur la genèse du spectacle, sur les processus d’adaptation du matériau romanesque et sur l’inscription du texte dans une vaste écriture de plateau fondée sur les notions de citation et de montage.
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« Neandertal » de David Geselson à l’Autre Scène du Grand Avignon – quête sur l’humain, des origines au présent du plateau

David Geselson est acteur depuis un vingtaine d’années, à l’écran et à la scène, et metteur en scène depuis une dizaine. Après de petites formes, à un ou deux au plateau, il gagne en ampleur avec Le Silence et la Peur. Avignon lui offre des moyens plus importants encore pour sa dernière création, Neandertal. Le changement d’échelle que permet le festival ne réussit pas toujours aux artistes, mais l’art de Geselson paraît au contraire s’épanouir. Avec six acteurs et actrices au plateau, un musicien, une dessinatrice et une scénographie transformable qui transporte d’un lieu à l’autre, il offre une fresque épique en forme de quête des origines, qui fonctionne pleinement grâce à sa grande maîtrise dramaturgique, dans l’écriture et sur scène, et sa direction d’acteur très fine.
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« Mémoire de fille » d’Annie Ernaux, mis en scène par Silvia Costa à la Comédie-Française – scission perceptive

Alors que la saison 2023-2024 s’achève doucement en attendant le lancement du Festival d’Avignon début juillet, la Comédie-Française propose un spectacle qui interloque à première vue : Mémoire de fille d’Annie Ernaux, mis en scène par Silvia Costa. Un texte du Prix Nobel 2022, récompensé pour ses récits autobiographiques, mis en scène par une artiste très plasticienne, formée aux côtés de Romeo Castellucci. Sur le papier, rien ne prédispose à cette rencontre. Une sensibilité de lectrice à une écriture peut sans doute suffire à donner naissance ce projet, né en Allemagne l’année dernière et recréé ici en France avec trois actrices de la troupe du Français. La rencontre n’a pas vraiment lieu, mais des ponts inattendus se dessinent entre l’art des deux femmes.
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« Sovrimpressioni » de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini à la Ménagerie de verre – performer le caractère antiperformatif du vieillissement

En 2015, le Festival d’Automne à Paris découvrait au public français le travail d’un duo italien, Daria Deflorian et Antonio Tagliarni, avec deux spectacles : Ce ne andiamo per non darvi altre preocupazioni et Reality. Entre temps, d’autres spectacles ont été invités, en 2016, 2018 et 2021, qui tous ont continué de dialoguer avec des œuvres existantes, d’artistes connus – Pina Bausch, Andy Warhol –, ou moins connus – Janina Turek, Pétros Markaris, Michelangelo Antonioni. Leurs derniers spectacles, Avremo ancora l’occasione di ballare insieme et Sovrimpressioni sont tous deux inspirés d’un film de Fellini, Ginger et Fred. À partir d’une scène en particulier, Deflorian et Tagliarni tissent une réflexion intime sur le vieillissement, leur vieillissement, en tant qu’artistes.
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