Pour le spectacle de la Compagnie Carinae, on peut enfin parler de véritable adaptation ! Le roman de Zweig est illustré avec simplicité, à partir de dialogues et d’interactions corporelles. Le progrès de la tension jusqu’à la fin tragique de l’héroïne paralysée, Edith, se fait avec rythme grâce à une succession souple de tableaux.
La première scène est silencieuse. À la description romanesque se substitue le mime et l’expressivité des comédiens. Une fois le cadre posé, le bras de fer entre l’Officier Anton et la famille Kekesfalva peut s’engager.
Mettre en valeur les dialogues du roman, c’est insister sur les phénomènes de séduction et d’attendrissement qui régissent les rapports humains à demi-mots. L’attraction irrésistible de la fameuse pitié qu’explore Zweig est ici montrée avec subtilité et délicatesse.
L’espace est composé par le fauteuil imposant et mouvant d’Edith autour de qui tout se joue. La scène sied particulièrement au roman qui se déroule en huis clos ou presque, et dont la temporalité est relativement ramassée.
L’ensemble est intense et donne des frissons sans tomber dans le sentimentalisme grossier.
F.
Un nouveau huis clos pour LaParafe…
Une très grande impatience pour moi à espérer voir la représentation cet hiver sur la capitale…
J’ai beaucoup aimé le roman et, en général, je suis souvent déçue par les adaptations théâtrales. Mais votre commentaire me donne envie d’aller voir la pièce. Savez vous si elle sera jouée à Paris ?
Merci et bon été !
ER