Étiquette : matière

« Amathia » du Blick Théâtre au FMTM – portrait de l’Éducation nationale en ruines

Depuis mi-septembre, Charleville-Mézières vibre au rythme de la 22e édition du Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes (FMTM). 86 équipes artistiques de 25 nationalités différentes ont été réunies pour 447 représentations dans une trentaine de lieux pendant 8 jours, sous la houlette de Pierre-Yves Charlois, directeur de l’événement. D’innombrables catégories justifient le pluriel « théâtres de marionnettes » : marionnettes portées, marionnettes à taille humaine, marionnettes à fils, marionnettes sur table, marionnettes à gaine, marionnettes articulées, marionnettes à doigts, marionnettes de papier, ombres, théâtre d’objet… – catégories parfois assorties d’autres, telles que théâtre, danse, performance. En haut du Mont Olympe, accessible par un pont qui part du Musée Arthur Rimbaud, la compagnie Blick Théâtre propose un spectacle qui porte les étiquettes suivantes : « Théâtre documenté, matière et marionnettes ». L’ordre annonce un propos avant une technique – propos qui manque à beaucoup d’autres propositions, dans lesquelles la virtuosité l’emporte sur la dramaturgie. Un propos qui plus est d’actualité en cette rentrée scolaire et politique : la ruine de l’enseignement public.
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« La Montagne magique » de Thomas Mann – une expérience du temps

Quelques mois après la publication de La Mort à Venise, nouvelle d’une centaine de pages que Luchino Visconti a rendu célèbre en l’adaptant au cinéma, Thomas Mann se lance dans un nouveau chantier qui l’occupera près de dix ans, La Montagne magique. Il commence l’écriture de cet ample roman de près de 1000 pages en 1913, à la veille du premier conflit mondial du début du XXe siècle. Mais s’il choisit pour arrière-plan de son œuvre le monde dans lequel il vit, il ne mentionne l’actualité brûlante dont il est le témoin que dans le tout dernier chapitre. Le récit qu’il déploie, qui relate la vie de pensionnaires retirés dans un sanatorium en haute montagne, se tient en effet à distance du « monde d’en bas » et des bouleversements qui s’y préparent. Plutôt que de s’efforcer de penser directement les événements de son époque, Thomas Mann mène dans cette œuvre une réflexion sur le temps, qui, de manière inattendue, finit par ramener à l’Histoire.
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« Andreas » d’après Strindberg à la Commune d’Aubervilliers : à mi-chemin

Artiste associé à la Commune d’Aubervilliers, Jonathan Châtel ouvre la nouvelle saison là-bas avec Andreas, spectacle qui était programmé au Festival d’Avignon cet été. En plus d’en signer la mise en scène, le Franco-Norvégien est également traducteur et adaptateur de la pièce-fleuve d’August Strindberg, Le Chemin de Damas, qu’il condense autour de sa figure centrale, l’Inconnu.…

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