Étiquette : travaux

« Dissection d’une chute de neige » de Christophe Rauck à Nanterre Amandiers – mettre en perspective les débats de notre époque avec l’histoire

Retour au Théâtre Nanterre-Amandiers pour la première fois depuis le début des travaux de rénovation du lieu. Alors que le bâtiment est entouré de palissades, des signaux guident jusqu’aux grands hangars des ateliers de décor, qui ont déjà servi de salle auparavant. Le caractère un peu hostile de l’arrivée dans la nuit froide de la fin novembre est immédiatement dissipé une fois à l’intérieur. L'ambiance chaleureuse évoque le Théâtre du Soleil. Elle est créée par une librairie en forme de cabane qui regorge de trésors et par des murs tenturés de tapisseries sylvestres ornées de portraits royaux, qui mêlent peintures du XVIe siècles et photographies contemporaines. En embuscade dans cette série, se trouvent quelques photos du spectacle, Dissection d’une chute de neige, ainsi que le portrait de l’autrice suédoise, Sara Stridsberg. Son dernier texte est créé par Christophe Rauck, le nouveau directeur des lieux, qui a déjà adapté d’elle La Faculté des rêves, bientôt repris au même endroit. Dans cette pièce, l’écrivaine suédoise propose une relecture dramatique de la biographie exceptionnelle de Christine de Suède, qui lui permet de croiser les questions de l’exercice du pouvoir avec celles du genre. L’autrice féministe ne propose cependant pas une pièce militante ; elle fait plutôt de ce personnage au trouble identitaire profond la caisse de résonance de questions partagées par tous.
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« Aux éclats » de Nathalie Béasse à la Bastille – continuer à rire au milieu des décombres

Le Théâtre de la Bastille ouvre sa saison avec Aux éclats, dernière création de Nathalie Béasse initiée lors d’une résidence qui s’est déroulée au même endroit il y a plus d’un an, « Occupation 3 ». Après Le Bruit des arbres qui tombent, l’artiste inclassable propose des « variation sur la chute et le rire » – mais surtout sur le rire, comme le suggère le titre. Ses recherches ont fini par prendre la forme d’un spectacle erratique, sur le fil entre reprise de ressorts comiques éprouvés et création d’images insolites qui travaillent la sensibilité. Une espèce de désinvolture est revendiquée dans la forme non parfaitement ficelée, presque fragile, de cette œuvre, qui entend contribuer à faire l’éloge de la légèreté et de la gratuité par temps d’effondrements.
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