Étiquette : méta

« Trust me for a while » de la compagnie Plexus Polaire au Sablier – la révolte des marionnettes

Dans le cadre des Boréales, festival normand dédié à la culture nordique, le Sablier accueille un spectacle qui a d’abord tourné dans des lycées et des centres sociaux avant d’être programmé dans le festival Théâtre en Mai à Dijon et de débuter une nouvelle vie en salle. Il s’agit de Trust me for a while, de la compagnie Plexus Polaire, dirigée par Yngvild Aspeli. L’artiste norvégienne ne se positionne cette fois pas en marionnettiste virtuose – comme dans le spectacle qui l’a fait connaître, Chambre noire, ou dans le dernier en date, Maison de poupée – mais en metteuse en scène d’élèves récemment diplômés de l’ESNAM. La particularité de Trust me for a while est également de ne pas prendre appui sur une œuvre du répertoire ou sur un texte existant, mais d’être une création originale qui replace la dramaturgie au centre du geste artistique d’Aspeli – d’autant plus au centre que le spectacle propose une réflexion méta sur la pratique marionnettique.
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« It don’t worry me » du collectif Atresbandes, Bertrand Lesca et Nasi Voutsas au WET°6 – l’activité spectatrice en spectacle

It don’t worry me est un spectacle né de la rencontre d’une compagnie catalane, le collectif Atresbandes, et d’un duo franco-britannique formé par Bertrand Lesca et Nasi Voutsas. Il a été présenté dans le cadre du WET°6, festival consacré à la jeune création dont la programmation est prise en charge par un ensemble de jeunes artistes et de techniciens associés au CDN de Tours. Le choix de présenter ce spectacle démontre la maturité des organisateurs du festival, qui invitent avec lui à prendre du recul sur la création contemporaine et son rapport au public. En déconstruisant le geste artistique aussi bien que l’activité spectatrice, It don’t worry me prend la forme d’un long commentaire métathéâtral aussi humoristique que fin.
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« Bajazet, en considérant le Théâtre et la peste » de Castorf à la MC93 – parcelles brillantes d’humanité au coeur du chaos

Alors que le corpus qu’il avait constitué au fil des ans le tenait à distance de la littérature française, l’Allemand Frank Castorf s’intéresse à Racine en cette fin d’année, après le Don Juan de Molière en 2018. Parmi ses pièces, il choisit Bazajet, tragédie de l’amour et du pouvoir, mais surtout tragédie de l’Orient, du sérail, des sultans et des esclaves. Contrairement à ses habitudes, Castorf précise néanmoins le titre de son spectacle : Bazajet, en considérant le Théâtre et la peste. Il annonce ainsi d’emblée lire Racine à la lumière d’Artaud – ou l’inverse. L’indication annonce également de manière plus implicite que le metteur en scène fait preuve dans ce spectacle d’une conscience aigüe de son art, qui le rend pleinement maître de ses moyens.
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« Les Faux-Monnayeurs » de Gide – la médaille et son revers

Gide dit des Faux-Monnayeurs qu’ils sont son premier roman. Ce faisant il distingue nettement cette œuvre de ses précédentes, qualifiées de soties ou de récits. La différence majeure avec ces derniers est qu’il ne s’inspire pas cette fois de son expérience autobiographique, mais qu’il assume que son œuvre relève de la fiction.…

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