Étiquette : Ingmar Bergman

« Après la répétition / Persona » d’Ivo van Hove au Théâtre de la Ville – Berling, Bercot, Bachelet… Bergman people

Après plusieurs années de travaux, le Théâtre de la Ville a rouvert en septembre dernier. Les photographies de la brochure en démontrent l’ampleur et contreviennent au sentiment de familiarité qui saisit le public de retour dans les lieux, alors que les changements sont discrets, dans le foyer comme en salle. Les fauteuils toujours beiges ne claquent plus cependant, il faudra donc aux habitués trouver un autre moyen de manifester leur mécontentement lorsqu’ils partiront ostensiblement au milieu du spectacle. La grande salle accueille en ce mois de novembre une reprise : il y a onze ans, Ivo van Hove créait un diptyque, After the Rehearsal / Persona, à partir de deux courts films d’Ingmar Bergman. À l’invitation d’Éric Bart, programmateur du Printemps des comédiens, le metteur en scène a recréé ce spectacle avec un équipe française au printemps dernier, reconduisant une pratique étrange qu’il avait initiée avec Vu du pont, qui substitue la création en plusieurs langues à la tournée. Ici, la recréation a beau survenir des années plus tard, la scénographie, les éléments de décor et la création sonore sont les mêmes qu’en 2012. Seules les personnes au plateau changent, et ce changement n’est pas mineur, car contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’Ivo van Hove, qui s’est plusieurs fois distingué par des scénographies spectaculaires, ce spectacle repose entièrement sur leur performance. En confiant les rôles de Bergman à des personnes qu’il considère chevronnées, il fait l’économie d’une direction d’acteurs, ainsi que d’une véritable dramaturgie qui donnerait sens à sa démarche.
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« Fanny et Alexandre » de Julie Deliquet à la Comédie-Française – autoportrait de la troupe

Après Vaniaen 2016, Julie Deliquet est à nouveau invitée par Eric Ruf à diriger la troupe de la Comédie-Française. Pour ce deuxième spectacle, la jeune metteure en scène fait un choix original et judicieux, par lequel elle fait entrer au répertoire de l’institution un texte inqualifiable d’Ingmar Bergman, situé entre le cinéma, le théâtre et le roman. Fanny et Alexandreétait en effet au départ un scénario de film, adapté au format de la série télévisé, et repris sous forme de roman. Deliquet exploite encore un potentiel latent mais non réalisé de ce texte en le transformant en pièce de théâtre – ce que Bergman, cinéaste, directeur de théâtre et metteur en scène, qui nourrit ses œuvres de cette porosité entre les arts, n’aurait certainement pas désavoué.
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