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« Le Firmament » de Lucy Kirkwood mis en scène par Chloé Dabert au TGP – femmes célestes sous la voûte du patriarcat

Après le CentQuatre et la Comédie de Reims qu’elle dirige, c’est au TGP que Chloé Dabert présente Le Firmament. Ce spectacle est la création française du texte de Lucy Kirkwood, autrice britannique dont une autre pièce, Les Enfants, est actuellement présentée au Théâtre de l’Atelier dans une mise en scène d’Éric Vignier. Lucy Kirkwood a plusieurs fois pratiqué le dialogue avec des œuvres existantes, en réécrivant des contes, en proposant une adaptation d’Hedda Gabler d’Ibsen, ou en reprenant, ici, les grandes lignes du scénario de Douze hommes en colère, pièce de Reginald Rose adaptée au cinéma par Sidney Lumet. Sur chacune de ces œuvres dont elle s’empare, l'autrice appose une perspective féministe. Peu après avoir travaillé avec des femmes victimes du système judiciaire pour une autre pièce, elle imagine dans Le Firmament une fiction qui se déroule dans l’Angleterre de 1756. Elle pratique cependant le télescopage des époques et l’anachronisme volontaire pour penser la place des femmes dans la société, les libertés acquises ou non depuis le XVIIIe siècle, et la survivance effrayante de problématiques liées à leur corps. Une grande intensité dramaturgique et scénique se dégage de la mise en scène de ce texte par Chloé Dabert.
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« Desagüe » de Laura Liz Gil – vivre, envers et contre tout

Après la trêve estivale, le Théâtre Argos rouvre ses portes au public avec la reprise de Desagüe, pièce mise en scène par l’une des actrices de la compagnie, Yailin Coppola, qui monte une œuvre de la jeune Laura Liz Gil, récompensée par le Prix National de Dramaturgie de jeunes auteurs en 2016. Dans ce texte, dont le titre désigne un tuyau d’écoulement, qui annonce par métaphore que le plateau sera le lieu d’un déversoir, les tragédies qui font le quotidien de chaque famille cubaine s’accumulent. Alors que le miroir tendu au public pourrait servir à désigner en grand la société, le reflet est ici littéral, la scène devient l’exacte reproduction de la réalité, sans autre ambition qu’en désigner les travers plus ou moins grands avec amertume et humour, dérision et tendresse.
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