Étiquette : authenticité

« Cécile » de Marion Duval au Théâtre de la Bastille – dîner en ville… ou mystification sans fin

En juillet 2023, Cécile était programmé à la Chartreuse, à Avignon. Le spectacle avait été créé en 2019 à Lausanne et était passé auparavant par Gennevilliers et Aurillac. Puis il a été invité au WET°, à Tours, avant d’arriver au Festival d’Automne cette année. Sur le papier, le projet ne présente rien de particulièrement spectaculaire ni attirant : on nous raconte qu’il est issu de la rencontre entre une metteuse en scène, Marion Duval, et une femme aux « mille vies », Cécile Laporte, personnalité si singulière qu’elle mérite visiblement qu’on lui consacre trois heures portées par elle seule. La proposition paraît un peu légère, mais la rumeur s’accorde à dire qu’il faut voir le spectacle. Alors direction le Théâtre de la Bastille pour une soirée qui a l’allure d’un dîner en ville. Ou qui est peut-être une immense mystification.
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« Fuck Me » de Marina Otero au Théâtre du Rond-Point – la performance jusqu’à son extrême limite

Le Théâtre du Rond-Point inaugure sa saison avec la reprise d’une trilogie de Marine Otero, composée de Fuck Me, Love Me et Kill Me. Dans ces trois spectacles, la chorégraphe, danseuse et performeuse argentine s’inspire de sa vie et choisit son corps, son histoire familiale, ses relations amoureuses ou ses troubles mentaux comme objet de ses œuvres – dimension autobiographique, ou autofictionnelle dit-elle en nuançant, qui met l’accent sur leur caractère performatif. Dans le premier volet de la trilogie intitulée « Recordar para vivir », « se rappeler pour vivre », Marina Otero s’entoure de cinq danseurs pour se raconter. Bien loin d’avoir été érodé par le temps depuis sa création en 2020, Fuck Me a gagné en puissance, le geste de l’artiste se montrant plus conscient que jamais des effets qu’il produit et qu’il manipule.
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« Les Faux-Monnayeurs » de Gide – la médaille et son revers

Gide dit des Faux-Monnayeurs qu’ils sont son premier roman. Ce faisant il distingue nettement cette œuvre de ses précédentes, qualifiées de soties ou de récits. La différence majeure avec ces derniers est qu’il ne s’inspire pas cette fois de son expérience autobiographique, mais qu’il assume que son œuvre relève de la fiction.…

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