Étiquette : Yngvild Aspeli

« Trust me for a while » de la compagnie Plexus Polaire au Sablier – la révolte des marionnettes

Dans le cadre des Boréales, festival normand dédié à la culture nordique, le Sablier accueille un spectacle qui a d’abord tourné dans des lycées et des centres sociaux avant d’être programmé dans le festival Théâtre en Mai à Dijon et de débuter une nouvelle vie en salle. Il s’agit de Trust me for a while, de la compagnie Plexus Polaire, dirigée par Yngvild Aspeli. L’artiste norvégienne ne se positionne cette fois pas en marionnettiste virtuose – comme dans le spectacle qui l’a fait connaître, Chambre noire, ou dans le dernier en date, Maison de poupée – mais en metteuse en scène d’élèves récemment diplômés de l’ESNAM. La particularité de Trust me for a while est également de ne pas prendre appui sur une œuvre du répertoire ou sur un texte existant, mais d’être une création originale qui replace la dramaturgie au centre du geste artistique d’Aspeli – d’autant plus au centre que le spectacle propose une réflexion méta sur la pratique marionnettique.
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« La Faculté des rêves » de Christophe Rauck au Théâtre Nanterre-Amandiers – « Andy Warhol a volé la pièce de Valerie Solanas ! »

Christophe Rauck reprend à Nanterre un spectacle créé il y a un peu plus d’un an au Théâtre du Nord, La Faculté des rêves, d’après un roman de Sara Stridsberg. L’œuvre est consacrée à Valerie Solanas, « pute intellectuelle » des années 1960 aux États-Unis, connue pour l’écriture d’un manifeste féministe radical et pour une tentative d’assassinat à l’encontre d’Andy Warhol. Après s’être intéressé à cette personnalité historique oubliée malgré son destin extraordinaire, Christophe Rauck a ensuite monté un autre texte de l’autrice suédoise contemporaine, Dissection d’une chute de neige, cette fois inspiré par la reine Christine de Suède. Quoique ces deux spectacles semblent pouvoir constituer en diptyque à la cohérence profonde, une différence majeure les distingue : l’un est une adaptation de roman, l’autre la mise en scène d’une pièce de théâtre. Alors que l’appel à la scène est évident dans le deuxième cas, la pratique de l’adaptation exige de justifier le passage de la page à la scène. La nécessité théâtrale manque cependant cruellement, dans La Faculté des rêves.
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« Moby Dick » d’Yngvild Aspeli à la Comédie de Caen – les arrêtes du poisson sans la chair

En 2017, Yngvild Aspeli adaptait La Faculté des rêves, roman de Sara Strisdberg consacré à la Valerie Solanas, intellectuelle et féministe américaine, avec des marionnettes grandeur nature. La metteuse en scène réitère l’expérience d’une adaptation et s’attaque cette fois à un roman d’une autre teneur, à un « monstre de la littérature » comme elle le dit elle-même : Moby Dick. Ce monstre, elle entreprend de le dompter grâce à son art profondément spectaculaire. Quoique la baleine blanche soit multiplement représentée sur scène, l'œuvre de Melville, elle, reste introuvable.
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