Étiquette : Vedène

« Lieux communs » de Baptiste Amann au Théâtre Public de Montreuil – circonstances accablantes pour une fiction hautement problématique

Le Théâtre Public de Montreuil inaugure sa saison avec le spectacle d’un de ses artistes associés, Baptiste Amann, créé cet été au Festival d’Avignon, à Vedène. Lieux communs est présenté comme un thriller, une pièce « puzzle » de deux heures trente construite autour d’un fait divers. Les termes choisis mettent en valeur le travail d’écriture de Baptiste Amann, dont le texte est publié chez Actes Sud. Le spectacle manifeste de fait une certaine virtuosité dans la dramaturgie et une certaine maîtrise des moyens scéniques. Mais derrière l’apparence bien huilée et non polémique du spectacle, se tisse en sous-main un propos extrêmement problématique.
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« Neandertal » de David Geselson à l’Autre Scène du Grand Avignon – quête sur l’humain, des origines au présent du plateau

David Geselson est acteur depuis un vingtaine d’années, à l’écran et à la scène, et metteur en scène depuis une dizaine. Après de petites formes, à un ou deux au plateau, il gagne en ampleur avec Le Silence et la Peur. Avignon lui offre des moyens plus importants encore pour sa dernière création, Neandertal. Le changement d’échelle que permet le festival ne réussit pas toujours aux artistes, mais l’art de Geselson paraît au contraire s’épanouir. Avec six acteurs et actrices au plateau, un musicien, une dessinatrice et une scénographie transformable qui transporte d’un lieu à l’autre, il offre une fresque épique en forme de quête des origines, qui fonctionne pleinement grâce à sa grande maîtrise dramaturgique, dans l’écriture et sur scène, et sa direction d’acteur très fine.
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« مِلْك MILK » de Bashar Murkus à L’Autre Scène du Grand Avignon – monument à la gloire des mères en temps de guerre

Après Le Musée l’année dernière, le metteur en scène palestinien Bashar Murkus a de nouveau été invité à Avignon avec مِلْك MILK, présenté à Vedène. Dans le programme du Festival, مِلْك MILK porte deux étiquettes : « spectacle » et « indiscipline ». La première permet de distinguer les spectacles des concerts, expositions et lectures que comprend également la programmation. La deuxième caractérise le spectacle par élimination : ce n’est ni du théâtre, ni de la danse, ni de la performance. Quoique le spectacle ne provoque pas un bouleversement total des cadres d’appréhension, que le travail de Castellucci nous y ait préparé de loin en loin, la classification paraît juste. مِلْك MILK s’apparente à une grande fresque plastique, un tableau mouvant sans paroles qui offre des images permettant de penser les deuils impossibles des mères et des enfants.
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