Étiquette : misogynie

« Après la répétition / Persona » d’Ivo van Hove au Théâtre de la Ville – Berling, Bercot, Bachelet… Bergman people

Après plusieurs années de travaux, le Théâtre de la Ville a rouvert en septembre dernier. Les photographies de la brochure en démontrent l’ampleur et contreviennent au sentiment de familiarité qui saisit le public de retour dans les lieux, alors que les changements sont discrets, dans le foyer comme en salle. Les fauteuils toujours beiges ne claquent plus cependant, il faudra donc aux habitués trouver un autre moyen de manifester leur mécontentement lorsqu’ils partiront ostensiblement au milieu du spectacle. La grande salle accueille en ce mois de novembre une reprise : il y a onze ans, Ivo van Hove créait un diptyque, After the Rehearsal / Persona, à partir de deux courts films d’Ingmar Bergman. À l’invitation d’Éric Bart, programmateur du Printemps des comédiens, le metteur en scène a recréé ce spectacle avec un équipe française au printemps dernier, reconduisant une pratique étrange qu’il avait initiée avec Vu du pont, qui substitue la création en plusieurs langues à la tournée. Ici, la recréation a beau survenir des années plus tard, la scénographie, les éléments de décor et la création sonore sont les mêmes qu’en 2012. Seules les personnes au plateau changent, et ce changement n’est pas mineur, car contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’Ivo van Hove, qui s’est plusieurs fois distingué par des scénographies spectaculaires, ce spectacle repose entièrement sur leur performance. En confiant les rôles de Bergman à des personnes qu’il considère chevronnées, il fait l’économie d’une direction d’acteurs, ainsi que d’une véritable dramaturgie qui donnerait sens à sa démarche.
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« L’Enfant brûlé » de Stig Dagerman – passions du deuil

L’Enfant brûlé est l’un des quatre romans de l’auteur suédois Stig Dagerman, dont l’œuvre la plus connue est un essai sur le suicide qui précède de deux ans celui de l’auteur à 31 ans : « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier ». L’Enfant brûlé peut se lire comme une illustration de ce titre poignant, en ce qu’il relate le difficile travail de deuil d’un jeune homme après le décès de sa mère, et les relations conflictuelles que cette situation engendre avec son père, avec sa fiancée, et avec la nouvelle amante de son père. Son besoin de consolation incommensurable, Bengt l’assouvit par la haine, la sournoiserie, la passion et la pensée du suicide. Tout au long d’une année, sont ainsi disséquées les étapes du deuil d’un jeune garçon en pleine formation morale et émotionnelle.
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