Étiquette : Elsa Lepoivre

« D’où rayonne la nuit » de Yoann Gasioroswki au Studio-Théâtre de la Comédie-Française – divertissement érudit

Dans le cadre de l’année Molière multiplement célébrée, Éric Ruf, administrateur de la Comédie-Française, a demandé à l’un de ses pensionnaires, Yoann Gasiorowski, de créer un spectacle sur Molière et Lully. Une commande adressée à un acteur qui est aussi musicien, impliqué dans tous les spectacles de la Comédie-Française qui mêlent théâtre et musique ces derniers temps, pour penser les relations et créations communes de ces deux artistes qui ont contribué au rayonnement de Versailles. Le sous-titre du spectacle en dit plus que le titre emprunté à un vers d’Hugo : « Molière-Lully. Impromptu musical ». Par ce terme d'« impromptu", le metteur en scène annonce qu'il expose sa démarche en même temps qu’il la déploie et demande aux acteurs d’être tout autant eux-mêmes que Molière, Lully, Armande et Madeleine Béjart, La Grange ou d’autres. Un spectacle érudit et plaisant qui prend la forme d’un divertissement, au sens musical du terme.
Lire la suite

« Le Côté de Guermantes » d’après Proust, mis en scène par Christophe Honoré, au Théâtre Marigny – promenade par temps orageux

Christophe Honoré est un amant de la littérature. Au cinéma comme au théâtre, il la côtoie de près. En témoignent ses Métamorphoses d’après Ovide à l’écran, ou Nouveau Roman et Les Idoles sur scène, qui faisaient revivre des auteurs à travers leurs œuvres. Pour sa dernière création au théâtre, il se mesure à un nouveau défi avec la troupe de la Comédie-Française : un spectacle inspiré du Côté de Guermantes de Proust. Il s’agit du troisième tome d’A la Recherche du temps perdu, l'un des romans les plus longs jamais écrit. Honoré ne garde certes qu’un morceau de cette immense fresque qui résiste au théâtre rien que par sa longueur, mais il en choisit le volume le plus gros et peut-être le moins adaptable : celui qui raconte l’entrée du narrateur dans le monde, et sa découverte de l’aristocratie. Deux impressions se dégagent du spectacle, en grande partie inspirées du roman : anachronisme et déception.
Lire la suite