Retour au Théâtre Nanterre-Amandiers pour la première fois depuis le début des travaux de rénovation du lieu. Alors que le bâtiment est entouré de palissades, des signaux guident jusqu’aux grands hangars des ateliers de décor, qui ont déjà servi de salle auparavant. Le caractère un peu hostile de l’arrivée dans la nuit froide de la fin novembre est immédiatement dissipé une fois à l’intérieur. L'ambiance chaleureuse évoque le Théâtre du Soleil. Elle est créée par une librairie en forme de cabane qui regorge de trésors et par des murs tenturés de tapisseries sylvestres ornées de portraits royaux, qui mêlent peintures du XVIe siècles et photographies contemporaines. En embuscade dans cette série, se trouvent quelques photos du spectacle, Dissection d’une chute de neige, ainsi que le portrait de l’autrice suédoise, Sara Stridsberg. Son dernier texte est créé par Christophe Rauck, le nouveau directeur des lieux, qui a déjà adapté d’elle La Faculté des rêves, bientôt repris au même endroit. Dans cette pièce, l’écrivaine suédoise propose une relecture dramatique de la biographie exceptionnelle de Christine de Suède, qui lui permet de croiser les questions de l’exercice du pouvoir avec celles du genre. L’autrice féministe ne propose cependant pas une pièce militante ; elle fait plutôt de ce personnage au trouble identitaire profond la caisse de résonance de questions partagées par tous.