« Giuseppe de Nittis » au Petit Palais

En ce mois de novembre, le Petit Palais propose une rétrospective qui n’a pas été renouvelée depuis 1886 sur le peintre italien Giuseppe de Nittis. Osant brandir un nom qui ne fait pas écho dans notre patrimoine, l’institution est assurée du succès de l’exposition par les proximités d’avec la peinture moderne nationale et le talent incontestable du peintre.

Le sous-titre de l’exposition, « la modernité élégante » annonce bien la couleur des œuvres, qui font écho aux plus grandes figures de l’art moderne, à savoir Manet, Degas, Monet, Turner, Berthe Morisot ou encore Wisthler. Parmi cette communauté européenne, qui a en effet partagé beaucoup de principes esthétiques, peut être compté ce Nittis, encore trop peu connu.

Ses relations amicales avec ces peintres, ainsi qu’avec des artistes comme les frères Goncourt, justifient leur rapprochement. L’Italien originaire des Pouilles est venu relativement tôt en France et a intégré les cercles artistiques et participé à des évènements majeurs de l’histoire de la peinture, notamment la fameuse exposition qui a révélé l’Impression soleil levant de Monet.

Nittis se fait bien le témoin de cette époque en transition entre l’académisme et la modernité naissante. De fait, la variété de ses sujets et de ses styles montrent le tâtonnement et finalement l’évolution vers une peinture plus suggestive et qui sort le peintre de l’atelier.

Ainsi, on a tantôt affaire à de petites peintures, chefs d’œuvres de minutie et de précision, et tantôt à de grandes toiles qui expriment l’atmosphère brumeuse de Londres à l’aide du pastel. De la même façon, dans ses couleurs, on voit l’éclatante lumière jaune faire place à une luminosité partielle dans des tonalités plus grises.

Aux grands paysages naturels se succèdent des scènes d’extérieurs qui cherchent à capter la vie-même, que ce soit sur les grands boulevards enneigés ou aux courses d’Auteuil. Le peintre a parcouru les grandes capitales d’Europe, faisant par là écho à ses contemporains les plus diversifiés.

Ses études et son goût pour le Japon montrent une réelle assiduité au travail et une curiosité sans limites. Il serait difficile de déterminer une œuvre ou une période qui lui soit vraiment caractéristiques. Peut-être qu’un amalgame de peintures composites serait le meilleure moyen de le saisir.

Si la scénographie de l’exposition n’est pas pleinement convaincante, c’est un réjouissement de découvrir un peintre à la fois si inconnu et si proche de nos références, tant picturales que littéraires.

F.

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