Étiquette : interactions

« Jours de joie » d’Arne Lygre, mis en scène par Stéphane Braunschweig au Théâtre de l’Odéon – que la joie demeure

Le premier spectacle de la saison au Théâtre de l’Odéon s’annonce comme un programme, voire un viatique pour l’année à venir : « Jours de joie ». C’est une nouvelle pièce de l’auteur norvégien Arn Lygre que Stéphane Braunschweig traduit par ce titre en collaboration avec Astrid Schenka, et qu'il crée en France après Homme sans but, Je disparais, Rien de moi et Nous pour un moment. Avec ce spectacle, on retrouve la singularité de l’écriture de Lygre et l’exploration très fine qu’elle permet des relations humaines, exploration qui invite à méditer sur les nôtres.
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« Les Frères Karamazov » de Sylvain Creuzevault au Théâtre de l’Odéon – l’allégresse de Dostoïevski sur scène

Tandis que Guy Cassiers présente en ce moment son adaptation des Démons avec la troupe de la Comédie-Française, Sylvain Creuzevault adapte Les Frères Karamazov, un an après la date de sa programmation initiale. L’automne théâtral 2021 aura donc été dostoïevskien, alors que s’achève l’année du bicentenaire de la naissance de l’auteur. Le metteur en scène flamand et le français, tous deux grands adaptateurs de romans à la scène, ont cependant opté pour des principes très différents pour se mesurer à ces œuvres. La première chose qui distingue leurs démarches est même avant cela que c’est sur invitation que Cassiers en est enfin venu à s’intéresser à Dostoïevski, alors que Creuzevault poursuit avec ce spectacle un compagnonnage initié en 2018 avec Les Démons, et poursuivi en 2019 par L’Adolescent et en 2020 par Le Grand Inquisiteur. Comme l’Allemand Frank Castorf, le metteur en scène français revient de manière obsessionnelle à Dostoïevski, mais il se déplace avec lui, d’une œuvre à l’autre – à moins que ce soient les confinements et couvre-feux successifs qui aient fait mûrir son spectacle, qui lui aient donné un air beaucoup plus sage que son Grand Inquisiteur, aussi foutraque que pointu philosophiquement (et dans cette mesure peut-être un peu plus dostoïevskien). Toujours est-il que Creuzevault atteint ici un point d’équilibre extraordinaire entre une lisibilité alliée à une immédiateté théâtrale séduisantes, et une densité, une profondeur, une exigence intellectuelle, une finesse de lecture proprement jubilatoires.
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