Étiquette : Antoine et Cléopâtre

« Antoine et Cléopâtre » de Tiago Rodrigues à la Bastille – chœur des amants mythiques

Séance de rattrapage pour les retardataires : plus dix ans après sa création, Antoine et Cléopâtre de Tiago Rodrigues est repris au Théâtre de la Bastille, après être passé par le Festival d’Avignon en 2015, le Festival d’Automne l’année suivante, et quantités de lieux qui l’ont programmé régulièrement jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit de l’un des premiers spectacles invité en France de l’actuel directeur du Festival d’Avignon, spectacle qui a contribué à le faire connaître et à introduire la manière si singulière qu’il a de dialoguer avec les œuvres – celles de Shakespeare, Flaubert, Tolstoï ou Tchekhov. Son choix se portait alors sur une tragédie historique, que l’on tend à dissocier du couple mythique qu’elle choisit de raconter. Prenant acte de cette postérité, Rodrigues retient l’imaginaire de la pièce de Shakespeare plutôt que la lettre du texte, sa fable ramenée à son plus simple appareil, et offre à partir d’elle une partition pour un chœur des amants – du titre d’une de ses œuvres ultérieures, qui présente beaucoup de similitude avec celle-là.
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« Antoine et Cléopâtre » de Shakespeare mis en scène par Célie Pauthe aux Ateliers Berthier – l’ambition de l’exhaustivité

La saison théâtrale touche à sa fin avec deux longs spectacles : L’Odyssée de Krzysztof Warlikowski d’une part, à la Colline, et Antoine et Cléopâtre de Célie Pauthe, à l’Odéon. Outre leur durée (3h45 chacun), les deux spectacles se ressemblent par leur ambition toute épique. Tandis que le metteur en scène Polonais émaille le récit homérien de multiples références, la directrice du CDN de Besançon entreprend de suivre tous les fils entremêlés de la pièce la plus longue de Shakespeare, une pièce tentaculaire qui se déroule sur plusieurs années entre Rome et Alexandrie, puis entre Athènes et les champs de bataille d’Actium qui servent de décor aux dernières scènes. La pièce n’est pas adaptée, mais bien montée de bout en bout dans la nouvelle traduction d’Irène Bonnaud, avec 13 acteurs sur scène pour incarner la trentaine de personnage. L’espace magnifique créé par Guillaume Delaveau accompagne dans un long et tortueux voyage entre Orient et Occident et à travers le temps.
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