« Perrault, Contes baroques » au théâtre

Autour de « La Belle au bois dormant », « Les Souhaits ridicules » et « La Barbe bleue », Jean-Denis Monory reconstitue l’esthétique baroque du XVIIème siècle, en vogue ces temps-ci. Bougies, costumes, ancien français et clavecins plongent dans l’univers raffiné, magique et parfois bouffon de cette époque.

Il est rare de voir mis en scène les Contes de Perrault que l’on connaît s’y bien. Deux comédiens suffisent à leur donner chair et vie, et à dévoiler leur grand théâtralité. Forces d’accessoires sont mobilisés pour tout figurer, mais parfois le mime et la voix suffisent amplement, heureusement.

Si la musique n’est pas particulièrement mise en valeur, faisant office de transition d’un conte à l’autre, le claveciniste n’en est pas moins méritant dans sa participation discrète à la narration. Les deux comédiens, quant à eux, se renvoient la balle à tour de rôle, ne se cantonnant pas à une répartition homme/femme de la parole.

On peut déplorer quelques bémols dans la scénographie, que ce soit dans l’abondance d’accessoires qui débordent un peu de leur paravent, ou lorsque les comédiens tournent malencontreusement le dos au roi Soleil qui est supposé présider au spectacle. C’est d’autant plus regrettable que l’ancien français est particulièrement bien restitué et que la gestuelle est de mise.

Le public, jeune ou plus expérimenté, est séduit de découvrir ou de redécouvrir cette esthétique. Il rit de voir apparaître du boudin dans « Les Souhaits ridicules » et s’effraie lorsque la porte du cabinet de La Barbe bleue s’ouvre. L’imaginaire Disney convoqué de « La Belle au bois dormant » se dissipe peu à peu et fait place à de nouveaux tableaux.

Ce spectacle mérite d’être vu pour les novices du baroque, mais aussi pour ceux qui veulent réentendre les contes de notre enfance et les partager avec leurs enfants.

 

 

F.

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