Une promenade au Père Lachaise

Le Père Lachaise, c’est d’abord une rencontre. Une rencontre non seulement avec les défunts qui y reposent, mais aussi avec la culture des autres. Entre ceux avec qui on est, qui s’exclament devant des noms qui nous sont inconnus, et vice versa, et les adeptes qui guident les pauvres touristes perdus entre les dédales de tombes, on est dans le partage de richesses communes.

Après-midi d’automne, le cimetière ferme à 17h15, il s’agit d’être efficace et d’aller droit au but, pour ne surtout pas rater les incontournables. Pour les autres, on verra si on a du temps…

On commence donc, avec Chopin, puis Pleyel, puis Ingres, Sarah Bernhardt, La Fontaine, Molière, Apollinaire, Proust. On continue encore plus loin avec Wilde et on se retrouve déjà sur le chemin du retour avec Delacroix, Nerval et Balzac. Enfin, on n’oublie pas de saluer Colette, Rossini, Musset et Haussmann avant de partir…

Et c’est une fois dans le métro avec le plan sur les genoux qu’on déplore tout ceux qu’on n’a pas pu aller voir, soit parce qu’ils étaient trop loin soit parce qu’on ne les avait pas vus !

Malgré cela, c’est mission accomplie. Les plus grands ont été visités, photographiés et commentés. Car, en effet, on s’attend toujours à voir une tombe à la mesure de celui qui y repose. Et souvent c’est ou contradictoire, ou décevant. Après tout, peu sont ceux qui ont prévu à l’avance la forme de leur séjour final… Et plus on recule dans la chronologie, plus les tombes sont simples et sans faste.

Avec La Fontaine et Molière, qui se côtoient de près, c’est surélevé, un peu inaccessible, mais sobre. Une plaque, en latin, confirme bien que c’est là que gît l’un ou l’autre.
Avec Delacroix, on gagne en originalité : le tombeau est noir et majestueux. Idem pour Sarah Bernhardt qui repose sous une ogive.
Chopin, Balzac, Musset et Ingres ont droit un portrait qui rappelle à la postérité le visage mémorable de l’artiste.
Contrairement à celle de Proust, décevante quand on connaît le personnage, celle d’Apollinaire est à la hauteur du ecrivain. Une pierre mal découpée qui s’élève au-dessus des vers de Guillaume, avec une jolie croix gravée. Chez Nerval on retrouve aussi un peu du personnage dans cette colonne érigée avec simplicité et discrétion.
Le clou c’est évidemment celle de Wilde, aussi bien par l’architecture que l’hommage que lui ont rendu ses fans. Des centaines de bouches en rouge à lèvres viennent soutenir le personnage ailé.

Il en reste beaucoup à voir, entre Jim Morrison bien sûr, mais aussi Georges Perec, la Callas, Isadora Duncan, Marie d’Agoult dite Daniel Stern, Alain, Beaumarchais, Bernardin Saint-Pierre, Georges Bizet, Champollion, Daudet, Eluard, Pissarro et bien d’autres…

D’autres bonnes balades en perspectives donc ! Mais attention aux confusions, telles que Saint-Exupéry ou Visconti, qui ne sont pas ceux auxquels on pense. Heureusement, un invétéré nous a guidés et nous a remis dans le droit chemin !

Le bon plan : avant d’arriver, regardez rapidement dans les poubelles alentours s’il n’y a pas le plan du cimetière, ça fait économiser 2 euros !

Dernière curiosité : le Père Lachaise était le confesseur de Louis XIV pour ceux qui se posent la question !

F.

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