Les Cerfs-volants c’est une histoire d’amour sur fond de guerre mondiale. Si le sujet peut sembler déjà-vu, son traitement fait toute la différence. Ludo et Lila, les héros, sont d’une fraîcheur propre à la jeunesse, dans lequel le récit s’étend avec audace.
Entre le normand de Cléry et la polonaise de grande famille, une relation s’établit mais semble d’emblée vouée à l’échec. Pourtant, Lila trouve du plaisir auprès de son « caprice français » et ne manque pas de tirer les bonnes ficelles pour le maintenir près d’elle.
Lui, de toutes les manières, a un petit grain de folie, comme tous les membres de sa famille. Alors que son oncle, Ambroise Fleury, qui est son tuteur, fabrique de magnifiques cerfs-volants toute la journée et prône le pacifisme, Ludo est encombré d’une mémoire « historique ». Chaque moment qu’il vit est gravé à jamais, et l’intensité est telle, qu’il réussit à faire vivre Lila à ses côtés quand la guerre est déclarée. Impossible avec cette faculté d’oublier, de passer à autre chose. C’est bien pour ça que Lila est le seul amour de sa vie.
Des jeux cruels de l’enfance à la résistance, tout aussi marquée par le secret, l’histoire progresse malgré l’éloignement. La folie de Ludo le sauve des Allemands et conduit ainsi tout le récit à travers la guerre. La force de la mémoire, si poétique, conduit à la victoire.
Ce récit est à la fois intense et léger, comme les cerfs-volants. Hommage à la mémoire, individuelle et historique, il offre une nouvelle perspective par rapport à la guerre : celle d’un jeune normand, guidé par l’amour et la folie, et prêt à tout pour rétablir la paix et retrouver celle qu’il aime.
Avec Les Cerfs-volants, Gary gagne de nombreuses places dans le palmarès de mes auteurs fétiches ! Si sa Promesse de l’aube ne m’avait pas convaincue, là c’est un vrai coup de cœur. Il entraîne « à la poursuite du grand bleu »…
F.
Si Les Dessous de L’Affaire te donnent envie de sortir d’une certaine léthargie « bijoutesque », de mon côté, La Parafe me donne envie de sortir de ma léthargie littéraire ! J’adore !
Joli point de vue littéraire qui donne envie de ressortir son exemplaire un peu poussiéreux de sa bibliothèque …! merci la Parafe …. 🙂
Moi j’aime bien les histoires d’amour…
Romain Gary est mon auteur préféré du XXe siècle (rien au XXIe pour l’instant). Je crois que le premier que j’ai lu c’était « La vie de devant soi », éblouissant de pureté et de vérité (décevant au théâtre quand on a aimé autant le livre). Puis j’ai lu tous les autres, La promesse de l’aube est pour moi son plus beau livre à la fois littéraire, une vraie plume et une relation avec sa mère incroyable (il s’en est super bien sorti!). On ferait une psychanalyse pour moins que ça. Un livre quand on aime Gary est à lire: la nuit sera calme. Il y raconte sa vie dont sa première histoire d’amour… Une jeune femme qu’il adore avec qui il vit, elle est belle et a toutes les qualités, puis un jour elle disparait, il la cherche partout ne la retrouve jamais. Sauf 50 plus tard, il en a des nouvelles… Je ne vous raconte pas la suite c’est trop beau quand c’est Gary qui se raconte avec son style.
Bravo, je mets le site dans mes favoris et reviens très vite. Ça fait du bien d’en parler (de ce grand bonhomme tout simple)!
A bientôt, littérairement vôtre!
Solange
pourquoi ne s’abandonne-t-il pas au désespoir lors de la déclaration de guerre ?
Le prochain livre sur ma liste !! Décidément, tu m’auras motivée pour la lecture cette année ! Je retrouve le goût de lire, après en avoir été dégoûtée en hypokhâgne… 😉
(Je découvre ton blog seulement ce soir : Trop classe !)