Étiquette : Daria Deflorian

« La Vegetariana » de Daria Deflorian aux Ateliers Berthier – récit décentré d’une métamorphose sismique

Depuis des années, Daria Deflorian songe à adapter La Végétarienne, roman de l’autrice coréenne Han Kang. Ce projet, accueilli aux Ateliers Berthier du Théâtre de l’Odéon dans le cadre du Festival d’Automne, a trouvé une forme de validation quelques jours avant la création du spectacle à Bologne avec la remise du Prix Nobel de littérature à Han Kang. Le prestigieux prix entend récompenser « sa prose poétique intense qui affronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine ». Cette courte caractérisation, qui se veut une synthèse de l’œuvre autant qu’une justification de la récompense même si elle paraît pouvoir s'appliquer à beaucoup d'écrivains, ne laisse pas présager grand-chose avant le spectacle mais trouve un peu de sens à la sortie : la délicatesse de l’art de Deflorian rencontre dans La Vegetariana une écriture qui se dérobe, qui ne semble pas dire l’essentiel, mais qui travaille la sensibilité et y dépose des impressions durables.
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« Sovrimpressioni » de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini à la Ménagerie de verre – performer le caractère antiperformatif du vieillissement

En 2015, le Festival d’Automne à Paris découvrait au public français le travail d’un duo italien, Daria Deflorian et Antonio Tagliarni, avec deux spectacles : Ce ne andiamo per non darvi altre preocupazioni et Reality. Entre temps, d’autres spectacles ont été invités, en 2016, 2018 et 2021, qui tous ont continué de dialoguer avec des œuvres existantes, d’artistes connus – Pina Bausch, Andy Warhol –, ou moins connus – Janina Turek, Pétros Markaris, Michelangelo Antonioni. Leurs derniers spectacles, Avremo ancora l’occasione di ballare insieme et Sovrimpressioni sont tous deux inspirés d’un film de Fellini, Ginger et Fred. À partir d’une scène en particulier, Deflorian et Tagliarni tissent une réflexion intime sur le vieillissement, leur vieillissement, en tant qu’artistes.
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« Ce ne andiamo per non darvi altre preoccupazioni » et « Reality » de Daria Deflorian et Antonio Tagliarini à la Colline : diptyque

Dans le cadre du Festival d’Automne, les Italiens Daria Deflorian et Antonio Tagliarini présentent à la Colline deux spectacles, Ce ne andiamo per non darvi altre preoccupazioni et Reality. En plus d’être le fruit de la collaboration des deux artistes, metteurs en scène et comédiens pour ces créations, de se partager le même cahier-programme, leur esthétique est commune, mise au service d’une réflexion sur le rapport du théâtre au réel, sa capacité à le représenter et à l’interroger. De l’un à l’autre, pourtant, les enjeux ne sont pas tout à fait les mêmes, et par conséquent leurs effets, la perception que l’on peut en avoir.
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