« Tandis que j’agonise » de William Faulkner – Requiem pour une mère
En avril 1934, paraît en France la traduction de As I Lay Dying, de l’Américain William Faulkner. Le roman est préfacé par Valéry Larbaud, lecteur d’Edouard Dujardin et de James Joyce qui a le premier employé l’expression « monologue intérieur » pour qualifier la technique singulière de ces auteurs, qui déplace la perspective du lecteur en révélant l’intériorité des personnages. Le rôle d’introduire cette œuvre lui revient logiquement, car Tandis que j’agonise est uniquement composé des monologues entrecroisés des membres d’une famille et de leur entourage, autour du corps d’une mère mourante.« Les Lauriers sont coupés » d’Edouard Dujardin
Figure investie du mouvement symboliste, Edouard Dujardin est également l’initiateur du monologue intérieur. Cette technique de narration qui suit au plus près le mouvement de la pensée des personnages est l’une des révolutions majeures de la littérature moderne. Trente ans avant James Joyce, Virginia Woolf et William Faulkner, le jeune auteur en fait l’expérience autour de la figure romantique de Daniel Prince.…