Étiquette : Ulysse

« Iliade » et « Odyssée » de Pauline Bayle au Théâtre Public de Montreuil – adapter Homère sans représenter l’épopée

La nouvelle saison du Théâtre Public de Montreuil est inaugurée avec un diptyque de la metteuse en scène Pauline Bayle récemment nommée directrice du lieu, Iliade et Odyssée. Le premier volet a été créé en 2015 au Théâtre de Belleville, puis présenté au Off d’Avignon. Le deuxième, produit par la MC2 Grenoble, date de 2017. Le diptyque constitué a reçu en 2018 le Prix Jean-Jacques-Lerrant de la révélation théâtrale, décerné par le Syndicat de la Critique. Depuis, la metteuse en scène a créé Chanson douce au Studio de la Comédie-Française, Illusions perdues d’après Balzac, et Les Suppliantes d’après Eschyle, dans le cadre du projet « Adolescence et territoire(s) ». Pour entamer son mandat de directrice, Pauline Bayle revient à ces deux spectacles qui l’ont propulsée dans le paysage théâtral et le pose comme geste fondateur de sa pratique, caractérisée par l’adaptation de textes épiques ou romanesques.
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« L’Odyssée. Une histoire pour Hollywood » de Krzysztof Warlikowski à la Colline – Warlikowski, Dibbouk de notre temps

Bien que régulièrement invité avec ses opéras, cela fait plusieurs années que Warlikowski n’a pas présenté de mise en scène théâtrale en France. La plus récente remonte à 2018, il s’agissait d’On s’en va d’Hanokh Levin. Auparavant, il était venu avec Les Français d’après Proust en 2015, Phèdre(s) d’après Coetzee, Euripide, Sarah Kane et Sénèque en 2016, ou encore Contes africains d’après Shakespeare en 2012. Pour quelques dates, le public français le retrouve avec L’Odyssée. Une histoire pour Hollywood. Le titre paraît contenir la promesse d’un montage de textes et d’époque comme ceux dont est adepte le metteur en scène polonais, promesse redoublée par la durée du spectacle, annoncée de 3 heures 45. Si une partie des sièges restent vides après l’entracte, c’est peut-être autant en raison de cette longueur exigeante – quoique le temps passe vite – que parce que le spectacle aurait peut-être dû s’appeler : « La Shoah. Une histoire pour Hollywood ». La figure d’Ulysse qui parraine le spectacle n’est en effet qu’un des moyens parmi d’autres de relater un impossible retour et de faire œuvre de mémoire.
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