Étiquette : transposition

« Hamlet » de Christiane Jatahy au Théâtre de l’Odéon – relecture tubesque de la pièce de Shakespeare

Le Théâtre de l’Odéon affiche en ce moment un Hamlet de Shakespeare, signé par Christiane Jatahy. L’artiste brésilienne ne reprend pas pour ce spectacle la mention « d’après » qui fait florès depuis de nombreuses années maintenant et qu’elle a elle-même pratiqué pour Julia d’après Mademoiselle Julie de Strindberg, What if they went to Moscow d’après Les Trois Sœurs de Tchekhov, La Règle du jeu, d’après le scénario du film de Renoir, Le Présent qui déborde d’après Homère, Entre chien et loup d’après Dogville de Lars von Trier, ou Depois do silencio d’après un roman d’Itamar Vieira Júnior… Depuis ses débuts, Jatahy ne fait que ça, adapter des œuvres du répertoire théâtral, des scénarios de film ou des textes de type narratif. Ici, croit-on un instant, elle s’en tiendrait simplement au Hamlet de Shakespeare. Et pourtant, elle signe la mise en scène, l’adaptation et la scénographie de ce spectacle, et le geste d’adaptation évoqué en passant se révèle en réalité central : elle transpose la pièce dans un contexte contemporain – au point de faire même référence à la date même du jour de représentation – et propose en outre une relecture féministe de l’œuvre. Mais le plus intéressant dans sa démarche réside dans ce qui peut ne paraître qu’une composante de cette entreprise d’adaptation : l’usage de quantité de tubes tout au long du spectacle, qui esquissent les contours d’une dramaturgie par ailleurs flottante.
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« Hamlet » de Gérard Watkins à la Comédie de Caen – comédie burlesque

La nouvelle saison de la Comédie de Caen est inaugurée avec une mise en scène d’Hamlet de Gérard Watkins, un an après la reprise du Richard III de Mathias Langhoff par Élise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo qui officie une dernière année en tant que directeur du lieu. Pour la première fois avec ce spectacle, Gérard Watkins s’attaque à une œuvre du répertoire. Auparavant en effet, il ne mettait en scène que des textes qu’il écrivait lui-même. Pour s’approprier la pièce et ne pas en être que metteur en scène, il procède cependant à sa traduction, une traduction contemporaine et personnelle, redoublée par une scénographie qui transplante la tragédie de Shakespeare dans le Londres des années 60, au moment de la naissance de la contre-culture rock. La réappropriation à laquelle procède Watkins est telle qu’il fait de la pièce une comédie burlesque, dont la seule qualité est d’offrir de belles partitions à ses actrices et acteurs – dont il fait partie.
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« Trissotin ou Les Femmes savantes » de Molière au TGP : le rire comme moyen de résistance

Le soir-même d’un réveil douloureux à Saint-Denis, qui a donné le sentiment qu’il s’agissait bien d’une guerre alors que cinq milles balles ont été tirées lors des perquisitions qui ont eu lieu suite aux attentats du 13 novembre, Jean Bellorini avait décidé de maintenir les représentations des deux spectacles à l’affiche du TGP, M’appelle Mohamed Ali, de Dieudonné Niangouna, et Trissotin ou Les Femmes savantes, mis en scène par Macha Makeïeff.…

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