« Kliniken » de Lars Norén, mis en scène par Julie Duclos au Théâtre de l’Odéon – condensé de désespoirs
Un an et quelques mois après la mort de l’auteur suédois Lars Norén, le Théâtre de l’Odéon présente l’une de ses pièces, Kliniken, dans une mise en scène de Julie Duclos. Il y a dix ans, Stéphane Braunschweig, alors directeur de la Colline, avait programmé Salle d’attente de Krystian Lupa, d’après Catégorie 3.1 du même auteur. Ces deux spectacles dialoguent dans la mémoire du spectateur, car tous deux offrent de longues fresques qui dressent le portrait de marginaux, ceux qui vivent dans la rue et se croisent dans les non lieux d’une ville d’une part, et ceux réunis dans un hôpital psychiatrique d’autre part. L’immersion que propose Julie Duclos dans l’institution médicale est douloureuse. Un condensé de détresses, de désespoirs et de dépressions nous attend, qui finit inévitablement par toucher mais qui amène à interroger la pertinence de monter ce texte aujourd’hui, alors que nos morals sont si fragiles.« Les Carnets du sous-sol » de Dostoïevski
Avant Crime et Châtiment, avant Le Joueur, L’Idiot, Les Démons ou encore Les Frères Karamazov, qui assureront un à un sa postérité, Dostoïevski a écrit une œuvre singulière, différente des grands romans qui lui succèdent par son format même, mais qui met déjà en place quelques-unes de leurs problématiques majeures.…
« Vie de Henry Brulard » de Stendhal
Un soir à Rome, sur le mont Janicule, Stendhal, alors âgé de cinquante-deux ans, décide d’écrire son autobiographie afin de savoir ce qu’il a été. Ainsi naît la Vie de Henry Brulard, ou plutôt celle d’Henry Beyle, l’enfant Stendhal. Le souvenir de son enfance malheureuse, constamment interrompu par des remarques inscrites dans le présent d’écriture, fait de cette œuvre une véritable plongée dans les profondeurs du moi et dans le tourbillon de la mémoire de l’écrivain.…
« Albertine Disparue » de Marcel Proust
Le tome cinq de la Recherche, La Prisonnière s’achevait sur un coup de théâtre : Albertine, apparemment soumise au héros, le quitte, sans le prévenir. La suite, Albertine Disparue, initialement intitulé « La Fugitive », reprend le récit à cet instant même où Françoise, la domestique, lui annonce : « Madame Albertine est partie !…