Walter Benjamin au sujet de « L’Idiot » de Dostoïevski – Mychkine seul et immortel
Dostoïevski se représente le destin du monde dans le médium que lui offre le destin de son peuple. C'est l'approche typique des grands nationalistes, pour qui l'humanité ne peut se développer qu'à travers le médium de la communauté populaire. La grandeur du roman se manifeste dans le rapport de dépendance réciproque et absolue selon lequel sont décrites les lois métaphysiques qui régissent le développement de l'humanité et celui de la nation. Il n'est par conséquent aucun mouvement de la vie humaine profonde qui ne trouve son lieu décisif dans l'aura de l'esprit russe. Représenter ce mouvement humain au sein de son aura, flottant libre et dégagé dans l'élément national, et pourtant inséparable de lui comme de son lieu propre, telle est peut-être la quintessence de la liberté dans le grand art de cet écrivain.« IDIOT ! Parce que nous aurions dû nous aimer » d’après Dostoïevski aux Amandiers
Dans le cadre du Festival d’Automne, Vincent Macaigne reprend au Théâtre de la Ville puis aux Amandiers de Nanterre Idiot !, spectacle créé en 2009. Avec une énergie aussi folle que pour son adaptation d’Hamlet, Au moins j’aurais laissé un beau cadavre, présentée en 2011 à Chaillot, le jeune metteur en scène s’approprie une autre œuvre immense, cette fois romanesque, L’Idiot de Dostoïevski, avec un spectacle crié, hurlé, qui a autant pour vocation de faire réagir le spectateur que d’être fidèle à l’esprit du texte.…