Étiquette : déplacement

« The Confessions » d’Alexander Zeldin au Théâtre de l’Odéon – entre Courbet et Hopper, hésitation esthétique pour un récit féministe

Alexander Zeldin, artiste britannique associé au Théâtre de l’Odéon, a été découvert en France ces dernières années avec plusieurs spectacles, parmi lesquels Une mort dans la famille et LOVE. Pour sa dernière création, The Confessions, présentée en juin dernier au Wiener Festwochen puis au Festival d’Avignon, il signe à nouveau le texte et la mise en scène. Le metteur en scène se risque cependant à un déplacement, par rapport à ses précédentes œuvres, caractérisées par une esthétique naturaliste digne d’André Antoine, grâce à laquelle il représentait des pans de la réalité contemporaine trop peu visibilisés : la transition délicate d’une personne âgée de chez elle à un EHPAD, ou la vie dans un hébergement d’urgence pour personnes expulsées. Avec The Confessions, Zeldin délaisse aussi bien le choix d’une représentation plus vraie que nature au plateau que la dimension sociale de son théâtre. Il procède à un changement d’échelle et offre le récit de vie d’une femme, et avec lui, le récit féministe d’une émancipation.
Lire la suite

« Eraser Mountain » de Toshiki Okada et Teppei Kaneuji au T2G – le théâtre – l’humain = 0

La devise choisie par Pascal Rambert à l’époque où il dirigeait le T2G, « L’art comme expérience », empruntée au philosophe John Dewey, paraît toujours d’actualité à l’ère Daniel Jeanneteau. Avec Eraser Mountain du moins, spectacle japonais accueilli dans le cadre du Festival d’Automne signé par Toshiki Okada et Teppei Kaneuji. Alors qu’au même moment, un autre spectacle japonais, La Forteresse du sourire de Kurô Tanino, reconstitue la vie quotidienne de deux maisons mitoyennes grâce à une esthétique ultraréaliste, Eraser Mountain confronte d’emblée à une scène inassignable qui fait tendre le théâtre vers l’installation plastique. Le metteur en scène dit avoir voulu « brouiller la frontière entre les hommes et les objets », et proposer un théâtre « moins anthropocentrique ». Le résultat de ses recherches est un spectacle qui invite à la contemplation d’une scène sur laquelle la présence des acteurs est absentée, dissoute. Une contemplation qui prend cependant le risque de congédier le spectateur – son regard, son attention, son intérêt.
Lire la suite

« Rumeur et petits jours » du Raoul Collectif – thinking outside the box

Plus de trois ans après leur premier spectacle, Le Signal du promeneur, présenté dans le Off d’Avignon et plusieurs fois récompensé, les membres du Raoul Collectif présentent au Cloître des Carmes leur nouvelle création, Rumeur et petits jours. Ce long temps de gestation leur a notamment permis de faire un voyage au Mexique, où ils ont rencontré des Huitchols, indigènes qui leur ont révélé d’autres possibles, d’autres modalités de vie et de pensée.…

Lire la suite

« Les Idiots » d’après Lars von Trier dans la Cour du Lycée Saint-Joseph – Mistral gagnant

Kirill Serebrennikov est invité cette année au Festival d’Avignon pour présenter une adaptation théâtrale du film de Lars von Trier, Les Idiots. Le spectacle a lieu dans la Cour du Lycée Saint-Joseph, et ce 9 juillet, les artistes doivent composer avec le mistral qui entraîne voire fait tout basculer côté cour, sans relâche.…

Lire la suite