Balade autour des ponts de Paris

Il arrive de nombreuses fois que les Parisiens se disent qu’ils ne connaissent pas leur ville, se rendant d’un bout à l’autre par ses entrailles. Difficile de prendre un guide et un appareil photo et de tenir un programme aussi dense que les touristes que l’on croise : on se dit à chaque fois que l’on aura le temps plus tard. Découvrir les ponts de la ville peut être un axe directeur riche en découvertes.

Qui dit ponts dit Seine. Le rendez-vous se prend donc au cœur de Paris, sur les quais du Louvre. D’emblée, il faut avoir en tête que les ponts et les berges de la capitale sont classés Patrimoine de l’Unesco. A partir de là, il va s’agir de les parcourir, en les admirant par en-dessous ou par au-dessus et d’en découvrir l’histoire.

Paris compte 37 ponts qui portent en eux des anecdotes et des traces du passé. Ainsi, il faut s’imaginer que les premiers ponts construits sous l’Antiquité étaient surmontés de maisons, à la manière du Ponte Vecchio de Florence. Les berges étaient elles aussi encombrées d’habitations et de moulins qui bloquaient la vue à la Seine.

Il a fallu attendre Louis XV pour que celle-ci soit mise en valeur et que la construction des bâtiments le long des quais se fasse par rapport à elle. Cette volonté a été poussée jusqu’à vouloir créer une symétrie autour du fleuve. Le résultat grandiose de ces entreprises est que Paris est une des rares villes à pouvoir être visitées depuis la Seine.

C’est à partir de là que les bateaux-mouches se sont développés, du nom du quartier de Lyon où ils étaient fabriqués. Les ponts se sont multipliés avec les rois et les empereurs qui motivaient leur construction à partir d’une simple envie de faciliter le passage d’une rive à l’autre en fonction de leur habitation. Très modestement, ils apposaient leur initiale dessus une fois terminés.

Le Pont des Arts est le premier pont en fer de Paris. C’est le Louvre, alors appelé le Palais des Arts qui lui a donné son nom. Aujourd’hui les amoureux de la terre entière viennent y accrocher leur cadenas, tout comme le Pont de l’Archevêché, encore plus bariolé. Les arbres des berges sont eux aussi couverts de cœurs et de noms gravés au canif. L’indication de l’habitation de la demeure d’Héloïse et Abélard, premiers amants de Paris, sur l’île Saint-Louis finit de rendre la balade romantique.

Le Pont Neuf est quant à lui le plus vieux de Paris. Il a été initié par Henri III et terminé par Henri IV. La statue équestre de ce dernier le domine. On dit que le bronze dans lequel il a été fondu provenait d’une statue de Napoléon Ier et que le piédestal est rempli de pièces d’or. Le tout surplombe un petit parc charmant, en face de l’Institut.

Enfin, pour n’en citer que quelques uns, le Pont Saint-Michel, un peu avant le Petit Pont et le Pont au double, a été détruit neuf fois et reconstruit neuf fois, emporté par la Seine. C’est le lot de plusieurs d’entre eux, la plupart ayant été reconstruite pendant le Second Empire. Des petites plaques apposées dans les rues et sur les quais indiquent le niveau qu’elle a atteint en 1910 et nous laisse imaginer ce que cela avait pu être dans le passé.

Tantôt dominant la Seine, tantôt la longeant au plus près, de façon plus intime, la balade est fournie de traces de l’Histoire de France et nous attire notre regard sur ce que l’on ne voit plus à force de passer à côté. Ainsi, on a fini par apprendre que les anneaux que l’on trouve sur les berges et sur les ponts servaient à remonter le fleuve à contre courant, vers l’Ouest donc, à l’aide de grappins.

F.

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