« Isadora Duncan » au Musée Bourdelle

L’invitée d’honneur du musée Bourdelle revit sous de multiples formes dans cette exposition. Photographies, dessins, films, lettres, textes… Tout est là pour comprendre dès les origines cette figure de la danse incontournable.

De ses premiers pas à l’héritage qu’elle a laissé, les traces sont multiples qui témoignent de ses recherches et de sa philosophie. Et quelle est-elle ? Revenir à un contact privilégié avec la nature dans la danse.

Elle met ainsi de côté le corset et les ballerines, pour se draper et laisser à son corps, et surtout ses pieds, fluidité et liberté. Sa source d’inspiration, on le sait, est la Grèce antique. Elle puise dans les textes d’Eschyle et ses compères les rudiments du chœur, art complet qui mêle chant, récitation et bien sûr, danse.

La grande Isadora commence donc ses prouesses dans les salons mondains, avant de se produire dans les grandes salles de Paris (le théâtre Sarah Bernhardt) ou de New-York (Carnegie Hall). Très vite, sa renommée est internationale et elle court la planète, accompagnée de ses petites élèves, les « Isadorables », et inspire de nombreux artistes (dont Bourdelle).

L’étonnant est qu’elle se produit sur la musique classique de ses contemporains, peu en accord avec cette philosophie antique. Le résultat en est d’autant plus surprenant quand les archives nous dévoilent quelques pas en pleine nature, où l’osmose est complète. Le piano de Fauré semble bien désuet.

En arrière-plan de son art, on redécouvre son destin tragique, depuis la mort accidentelle de ses deux enfants à la sienne, purement tragique et si bien relatée par Dos Passos dans The Big Money.

L’exposition est riche et requiert du temps et de la curiosité. Pour ce qui est du film qui a été produit pour l’occasion, il n’en est pas transcendant malgré ce qu’on a pu en lire.

F.

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