Expo « Elles » au centre Pompidou

Do women have to be naked to get into the Met. Museum?. Avec ce slogan des Guerrilla Girls, le ton est donné à l’exposition permanente Elles@centrepompidou. Sa vocation est en effet de rendre une place digne de ce nom aux femmes, au sein du monde fortement sexué de l’art. C’est ainsi que dans un espace de 8 000 m², des œuvres de toutes origines sont réunies sous le seul dénominateur commun de la femme.

Exploitant toutes les formes de l’art, les plus grandes artistes-femmes du XXème se servent de leurs attributs les plus ancestraux (couture, travaux ménager, foyer…), mais surtout de leur corps, ou, plus généralement, du corps, pour s’imposer dans l’espace et l’histoire.

Ainsi, les messages de revendication sont multiples. Orlan dénonce l’asservissement de la femme au désir de l’homme avec Le Baiser de l’artiste. De même, Sterback, avec Vanitas, semble mettre en avant la réduction du corps à l’état de chaire. Ou encore Abramovic qui, dans la vidéo Art must be beautiful… Artist must be beautiful, illustre le dicton « il faut souffrir pour être belle ».

 

Cette exposition laisse sceptique malgré sa richesse. La place de l’œuvre est discutable : l’artiste entend-elle faire de l’art à cette seule fin, ou l’œuvre est-elle un prétexte pour s’inscrire dans le paysage artistique, ce qui justifierait qu’elle soit souvent provocante ou choquante ?

De plus, la pléthore de salles et d’œuvres perd le spectateur novice dans une ville sans itinéraire, et l’hermétisme rend son parcours cahotant.

 

F.

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